Aujourd'hui : Pâques. Je n'ai pas souvenir que dans mon enfance (et jusqu'à très récemment) la représentation du lapin était associée à cette fête. J'y voyais plutôt la poule accompagnée logiquement d'une distribution d'oeufs. Ce qui permettait de lancer "Joyeuses Pâques et ...meilleurs oeufs !".
L''arrivée brutale d'un lapin de Pâques m'embrouille. Serait-ce pour encourager les enfants ; "Cherchez bien dans le jardin, les enfants, des douzaines d'oeufs sont là peints". En cherchant avec eux vous verrez que les pelouses sont en ce moment parsemées de .. paquerettes, fleurs de Pâques.
Enfin bref (et je ne parle pas de l'agneau pascal) : Joyeuse Pâque ou Joyeuses Pâques, selon votre religion. Bonne fête à Charles Pasqua, à toutes les Pascale et tous les Pascal.
Pour en savoir plus sur Pâque(s)
PS je ne sais jamais s'il faut metre un S ou non au mot de Pâque. En Allemand c'est plus simple avec le Ostern qui reste invariable.
Rédigé par : Helene | 08 avril 2007 à 17:20
Bonjour, Monsieur le grincheux.
Pour moi, ce sont les voyages aller-retour des cloches de Pâques qui me perturbaient étant enfant car, bien qu'élevée dans une religion chrétienne, cette religion n'était nullement le catholicisme. En fait, j'ai été baptisé Luthérien dans la paroisse protestante Saint Paul de Strasbourg (en Alsace, les protestants ont comme dans toute l'Europe du Nord des églises avec clochers et vitraux mais pas de statues, et non de simples temples).
A 15 ans, j'ai fait ma confirmation dans la même paroisse, qui s'était entre temps, francisation de l'Alsace oblige, ralliée à l'Église Réformée de France, ce qui fait que je suis devenu calviniste avec équivalence pour le baptème, que je n'ai pas eu à repasser.
En ce qui concerne le Lapin de Pâques, ou plutôt le Lièvre de Pâques, c'est une tradition Germanique, Catholiques et Protestants de tous poils confondus, et dont l'Alsace a maintenu la tradition. Jusqu'à environ 5 ou 6 ans, j'étais donc persuadé que:
1. Saint Nicolas apportait le 6 décembre des friandises (pâtes d'amande et bonhomme en pain d'épices) aux ebnfants qui prenaient soin de bien se brosser les dents
2. Le père Noël distribuait ses cadeaux dans la nuit du 24 au 25 décembre sur un traîneau tiré par des rennes en descendant par la cheminée, ceci en dépit du fait qu'il n'y avait que le chauffage central dans l'appartement familial (j'ai dû expliqué à mon aîné lorsqu'il avait 5 ans que j'ouvrirait la fenêtre au Père Noël lorsqu'il frapperait, ce qui prouve qu'on est souvent surpassé par ses enfants).
3. Le Lièvre de Pâques pondait des oeufs en chocolats et distrubuait ses oeufs et d'autres friandises dans les jardins pour qu'on les cheche (à cette époque reculée, les vacances de printemps se tenaient partout aux mêmes dates qui couvraient Pâques, et il y avait un jardin chez ma Gand'Mère, je n'étais tout de même pas bête à ce point...)
Le Lièvre de Pâques, tradition Germanique, voire de toute l'Europe du Nord, je ne sais pas, a donc subsisté en Alsace, dont j'espère que vous ne doutez pas qu'elle fait partie de la France, malgré ses curieuses particularités due à un passé frontalier quelque peu chahuté, mais c'est de l'histoire ancienne depuis de Gaulle et l'amitié Franco-Allemande.
Mais ce n'est oas tout. Ce foutu Lièvre a également traversé l'Atlantique, où la tradition s'est répandue dans tous les États Unis. J'ai visité Disneyworld Florida aux alentours de Pâques 1990 avec mon époux légitime, Francilien jusqu'aux yeux. Cet homme admirable m'a complaisament expliqué que si, dans la Disney parade il y avait un lapin, c'est parce que c'était une tradition Américaine. J'ai dû faire preuve de toute ma force de volonté amoureuse pour ne pas lui rire au nez.
Et voilà que, coquin de soir, ce satané lapin revient en France par la facade Ouest, je suppose essentiellement à la faveur de l'ouverture de Disneyland Paris en 1992, mais aussi par pure opération marketing. Après tout, Haloween, fête d'origine Britannique ayant alle aussi traversé l'Atlantique et envahi les US, a eu quelques années de succès marketing, ce qui tombait à pic pour les hyperlarchés entre la Rentrée des Classes et les cadeaux de Noël (Il faut bien que le Père Noël se fournisse quelque part, depuis que les Lutins font la grève sur le tas contre leur statut précaire de saisonniers).
Mais pour en revenir au Lapin, non, au Lièvre de Pâques, ce n'est pas parce que la moitié Sud de l'Europe l'ignore superbement qu'il faut le mépriser. Les Alsaciens, qui sont bien plus francophiles que ne le disent les méchantes langues, ont gardé cette tradition parce qu'elle est jolie. Et ma petite soeur a été fort réconfortée de savoir que le Lièvre de Pâques, lui, existait réellement, lorsque notre frère lui a vendu la mèche sur le Père Noël prématurément.
En plus, contrairement à l'histoires des cloches qui partent à Rome et s'en reviennent, cette tradition est parfaitement laïque et j'aurais tendance à la proposer à nos amis de toutes confessions vivant en France, comme le Père Noël et le sapin du même nom. Je sais, vous n'avez pas parlé de cloches, mais de poules. Je continue à préféré l'idée que, quitte à ce que les oeufs soient en chocolat, ils soient pondus par un lièvre, ou un lapin si vous voulez.
Pour terminer sur une note joyeuse, je vous recommande vivement de visionner sans délai le film de Tim Burton et Henry Selick, "L'Etrange Noël de Monsieur Jack", où il est question du Père Noël, du Lapin de Pâques et du sinistre Monsieur Jack qui préside les fêtes d'Halloween et jalouse le succès du Père Noël. Je ne vous en dis pas plus, sinon que l'humour grinçant de ce film devrait vous "dégrincher" pour un temps, or il est prouvé que rire nuit gravement à la diminution de l'espérance de vie, et qu'il rend en tous les cas la vie plus agréable à court terme.
Il est un peu tard cette année pour vous souhaiter joyeuse(s) Pâque(s), alors je vous souhaite un joyeux non-anniversaire, je n'ai qu'une chance sur 365 de me tromper.
Amicalement.
Un fan du Lièvre de Pâques.
Rédigé par : Fabien Ruch | 01 mai 2007 à 23:35