Dans le JT du 28-05-2007 de FR2, Madame Royal a déclaré : " Le Parti socialiste doit continuer et revisiter la totalité de son logiciel en fonction de la réalité et des problèmes qui se posent aujourd'hui "
Elle a raison : C'est exactement ça qu'il faut faire quand on s'apprête à changer la totalité d'un logiciel : le faire en fonction de la réalité des problèmes. Pour cela il faut changer le matériel sur lequel on veut faire tourner ce logiciel nouveau totalement repensé au goût du jour. Vous n'avez pas lu la presse ces six derniers mois ? Elle vous a dit, re-dit et re-re-dit que si vous voulez faire tourner Windows Vista de Microsoft (sorti fin janvier) avec toutes ses fonctionnalités nouvelles les plus attractives (comme l'interface ergonomique en 3D) il vous fallait ajouter à votre machine une carte graphique, ou si ce n'est pas possible, changer carrément de machine.
Le matériel dont dispose le PS est équipé d'un processeur Emmanuelli des années soixante-dix tournant à 500 MHz, ce qui était véloce à l'époque, accompagné d'une Yvette Roudy fabriquée en 1929 qui fonctionnait à merveille jusqu'aux premières années Mitterrand.
C'est une machine que l'on ne peut faire travailler guère plus de 35 heures par semaine (au-delà il faut payer) à cause d'une antique idéologie propre à la gauche affirmant que les patrons ont mis en place un horrible "système d'expoitation" consistant à se faire du pognon sur le dos des salariés. L'ingénieur ayant mis au point cette durée limite de fonctionnement hebdomadaire de la machine était une femme (vive la parité) nommée Martine Aubry. Ce fut un décision désastreuse pour l'ensemble du parc informatique, aussi, comme Il n'y avait plus de place à Limoges, elle fut envoyée à Lille.
Côté consommation électrique, la machine PS n'est plus aux normes environnementales, car là où un parti ordinaire fonctionne sur un courant, le PS, lui, fonctionne sur des courants. D'où une importante déperdition d'énergie (avec émission massive de CO2) quand tous les composants s'agitent sans synergie et entrent en compétition pour tenter de prendre la place de processeur central (CPU : Chef du Parti Usé).
Le PS (comme tout PC qui se respecte) tourne sur un programme. Hélas, le sien contient des instructions écrites dans un langage de programmation devenu caduc vers 1981, où notamment on trouvait des formules comme "prendre aux riches pour donner aux pauvres". Les operating systems modernes du XXIème siècle ne reconnaissent plus de telles instructions ou, quand ils peuvent les décrypter, ils les interprètent comme des bogues -des anomalies ou des anachronismes si vous préférez- et alors c'est tout le système économique qui se bloque, il faut appuyer sur la touche reset et tout reprendre à zéro (dissolution de l'assemblée, élections et patin couffin).
Dans le PS, les chipsets, ou 'jeux de circuits', qui sont des puces très importantes pour l'efficacité des communications et des traitements extérieurs sur la carte-mère, sont des semiconducteurs de type Mélenchon de chez Jospin & Mauroy - fabricant aussi moderne en idées politiques que Roux & Combaluzier en technique d'ascenceur. Chez d'autres constructeurs de partis (tels que UMP : Usine de Machines Performantes...) de tels composants ont été mis au rencart depuis belle lurette, et on les trouverait sur la même étagère que le Micral N de Truong et Gernelle ou les ordinateurs Sinclair, MO5 et Atari... au coin musée.
A propos de musée, c'est le bon moment, je signale à Mme Royal que va s'ouvrir sur le toit de la Grande Arche le 5 juin, dans une semaine, une magnifique exposition nommée AntéMémoire consacrée à l'histoire de l'informatique de 1940 à 1990 (1990 est la date de péremption des éléphants du PS, et cela tombe bien puisque l'expo se tient à la Défense). Il est encore temps d'alerter son organisateur Philippe Nieuwbourg (je le fais en parallèle pour que les choses aillent vite) afin qu'il puisse trouver aux reliques, composants périmés et pièces détachées usées du PS la place qui leur revient. Ensuite seulement Madame Royal pourra envisager sérieusement d'installer son nouveau logiciel, mais sur un matériel neuf. Va y avoir des pleurs, des grincements et des barissements, mais pourquoi pas. Pendant ce temps, le gouvernement Fillon bosse.
Et n'oublions pas que quand le PS aura son nouveau matériel et son "logiciel revisité", il voudra sans doute communiquer avec le monde moderne, conquérant, tolérant, progressiste de la droite - un univers d'ouverture, de compatibilité, où prolifèrent les logiciels libres (1) : alors on lui conseillera de se raccorder au MoDem, en reprenant les paramètres de la tentative de connexion effectuée le 28 avril 2007, entre les deux tours de la présidentielle ( lire note antérieure : "le modem, comment ça marche" ).
(1) "Je vois bien que la pensée unique est de retour. Comme toujours, après avoir subi une défaite, elle revient à la charge. On la voit s'insinuer partout et s'opposer à tout. Je le dis tranquillement mais fermement, son règne est terminé. Je veux que l'on puisse penser librement, débattre librement, décider librement. Je suis pour la liberté de l'esprit et contre tous les conformismes. Je suis pour que l'intelligence soit libre, pour que l'imagination soit libre." Président Sarkozy, discours au Havre, 29-05-2007 - lire l'intégralité du discours.
"Ce fut une décision désastreuse pour l'ensemble du parc informatique, aussi, comme Il n'y avait plus de place à Limoges, elle fut placée à Lille. "
j'aime !
"Ensuite seulement Madame Royal pourra envisager sérieusement d'installer son nouveau logiciel, mais sur un matériel neuf "
A condition qu'elle n'essaie pas de le monter elle-même sinon gare aux incompatibilités .
Rédigé par : frelon | 31 mai 2007 à 15:46
Catastrophe ! Je n'ai en effet pas prévu d'espace dans l'exposition pour le logiciel obsolète des partis politiques !
Je vais tâcher d'y remédier en quelques jours, mais je ne peux rien garantir. En tous cas, Madame Royal est la bienvenue pour une visite gratuite et privée du musée de l'informatique. Et si elle repère une antiquité qui lui semble plus moderme que le système d'information du PS, nous lui offrirons volontiers.
Mais l'informatique est à la mode, puisque l'on parle aussi de "modem" en politique. Vous savez ce vieux "modulateur - démodulateur" qui fonctionnait à 300 bauds en 1980, et servait à faire comprendre à un ordinateur ce que disait un autre... pas mal comme définition du nouveau MoDem, non ?
Rédigé par : Philippe Nieuwbourg | 31 mai 2007 à 21:06
Huhu... en tant qu'informaticien, je ne peux qu'applaudir devant tant de lucidité! A++
Rédigé par : porcoleader | 01 juin 2007 à 04:29
Je crains malheuresement qu'une tentative de raccord au MoDem ou quelconques réseaux exterieurs ne soient possible avec certains vieux firewall comme Hollande. Ceci expliquerait pourquoi certaines pièces s'en vont sur d'autres ordinateurs.
Excellent article en tout cas. Bravo !
Rédigé par : Stepin | 01 juin 2007 à 09:54
Superbe!
Mérite le label " Intelligence Inside "
Fin de l' informatique pour le péesse, et retour au boulier traditionnel, boules qu' ils pourront tranquillement aligner au soir du 17 juin...
Rédigé par : lenonce | 01 juin 2007 à 16:57
Bien vu, en tout cas le PS ne me semble pas près de fonctionner avec Vista!
Rédigé par : robert | 02 juin 2007 à 19:14
Je passe chez vous par hasard et je tenais à vous féliciter pour la qualité de votre blog.
Bonne journée.
Rédigé par : motpassant | 03 juin 2007 à 11:18