Monsieur le Premier Ministre,
J'ai rappelé dans mon billet du 21.02 ci-dessous que le gouvernement de l'époque (février 2007) pas plus que le vôtre dès le mois de mai n'avait accepté le conseil que je proposais pour une réforme drastique de l'enseignement primaire, pour un devis de 2,85 euros qui était le prix d'une bière pression à ma brasserie du coin. C'est regrettable, car c'est exactement le contenu de ce conseil que vous avez appliqué (retour aux méthodes des années 50-60) mais des mois après et avec des dépenses énormes.
Aujourd'hui mon devis sera de 3,20 euros (la même bière coûtant 3 €, soit +5% en un an, et je laisse 0,20 € de pourboire à celui qui me donne à boire) et j'espère que vos services n'auront pas la lâcheté de prendre cette information gratuitement sur ce blog (qu'ils visitent, n'en doutons pas un instant) sans dédommager le consultant. J'entends que votre ministre Mme Lagarde (qui m'a tout l'air d'être dans les choux dans la course à la baisse de prix) a lancé des escouades d'experts super-diplômés à travers le pays avec mission de comprendre qui s'en met plein les poches (pardonnez-moi de parler décontracté, je prends modèle en haut lieu) dans la vertigineuse hausse des prix de l'alimentaire en grandes surfaces. Je vous livre une piste, allez l'exploiter sur place, puis lancez un appel à témoins massif sur les ondes des radios-TV (gratuitement) pour faire remonter tous les témoignages similaires, qui doivent exister par centaines.
Voici l'exemple de base, le modèle, collecté gratuitement à l'écoute d'Europe1 : cette méthode est accessible à vos experts super-diplômés, il leur suffit d'être équipés d'une paire d'oreilles (pas nécessairement en choux-fleur), d'une feuille de papier et d'un bic...je suppose que ces fournitures sont prévues dans les services administratifs de Bercy, vu le niveau de mes impôts. Vous verrez, c'est bête comme chou.
Le mardi 26.02, Jacques Pradel a lancé dès l'aube sur cette station sa traditionnelle " question du jour ", qui est la plupart du temps risible, dérisoire, cocasse ou lamentable (et souvent l'objet de moqueries de Nicolas Canteloup vers 8h50) mais produit des appels d'auditeurs intéressants. Comme quoi l'intérêt des radios désormais se trouve aussi de l'autre côté de l'antenne et plus seulement dans les studios. La question aux auditeurs de M. Pradel était, tenez-vous bien, Monsieur le Premier Ministre : " Avez-vous remarqué une augmentation des prix alimentaires (sic !), qu'en pensez-vous et ... quelle solution suggérez-vous ". On croit rêver, n'est-ce pas ? Nous avons élu à la présidence le défenseur acharné du pouvoir d'achat en mai 2007 et M. Pradel consulte les auditeurs d'Europe1 en février 2008 pour recueillir des solutions, c'est dire le peu de cas qu'il fait des capacités de votre gouvernement. Mais passons. Vous verrez avec lui à votre prochaine visite rue François (Fillon) Premier (Ministre).
Mardi 26.02 vers 8h40, le premier auditeur pris par M. Pradel s'est présenté sous le prénom de Clément, profession : producteur de légumes dans le Haut-Rhin. Vous pourrez écouter son dialogue avec M. Pradel à l'antenne en cliquant sur le court fichier audio ci-dessous. En voici la substance... édifiante dans son extrême simplicité : Clément produit des choux, dont il vend une partie pour 0,40/0,50 € la tête à un supermarché situé à 15 Km. Et notez-le, il s'agit d'une grande surface de type discount. Clément livre lui-même ses choux, tout conditionnés, calibrés par cageots de 6 têtes, les choux ne subissent aucune transformation, ils sont pris dans le véhicule de Clément au quai de déchargement du magasin puis posés sur l'étalage à quelques mètres de là. A cet instant leur prix de revente est affiché de 2,00 € à 2,30 €. Un chou prélevé dans le cageot du producteur franchit les 20 ou 30 mètres qui le séparent de l'étalage et voit son prix multiplié par 4. Elle est pas belle, la vie des grandes surfaces ? (attention je ne parle pas de la vie de leurs hôtesses de caisse).
J'espère que vos fins limiers du Ministère des Finances parviendront à savoir qui se prénomme Clément, est producteur de légumes dans le Haut-Rhin et exerce à 15 Km d'un supermarché discount. S'ils faisaient chou blanc, ce serait désespérant. Quelques frappes sur un clavier devraient suffire. Ensuite, vos services devraient savoir ce qu'il leur reste à faire. Pouvons-nous d'ores et déjà annoncer au quotidien régional (qui en fera ses choux gras) les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA) que le prix du chou va bientôt connaître une baisse de prix spectaculaire dans la région ? Après, il faudra s'attaquer au prix de la saucisse, du jambon (qui augmente pendant que le prix du porc baisse, même Monsieur Sarkozy en a parlé en public cette semaine), de la moutarde et de la bière... avant de passer à table pour se taper une choucroute enfin revenue à un prix sincère et équitable.
Vive la Choucroute, Vive l'Alsace, Vive la France.
Veuillez, Monsieur le Premier Ministre, etc.
Pour écouter Clément, producteur de chou alsacien, sur Europe1 (1 minute 30)