Dimanche dernier, les télés nous ont montré des images du peuple brésilien en liesse, des visages de femmes et d'hommes ravagés de bonheur, couverts de larmes : Dilma Rousseff venait d'être élue à la présidence. Cette femme n'a jamais été élue nulle part auparavant, mais elle a aux yeux des gens (et des journalistes) une immense qualité : elle est une femme ! Une femme ! Vous rendez-vous compte de l'immense espoir que peut déclencher chez les gens la présence, enfin, d'une femme à la présidence ? De même, en novembre 2008, des millions d'autres gens pas plus futés, non seulement nord-américains mais aussi des millions de Français, ont-ils acclamé dans une allégresse incroyable l'élection, enfin, d'un homme noir à la présidence des USA. Pauvres naïfs. Leur déception était archi-prévisible. N'importe quel connard de Grincheux pouvait la prédire. Et ce fut fait ici dès novembre 2008. Tout cela est aussi stupide que de penser qu'élire en mai 2007 un président de petite taille était porteur d'un immense espoir pour la France... ou l'inverse, ou élire une femme brune.
Cette déception vient de s'exprimer dans les urnes américaines. Soudain, le peuple des électeurs démocrates américains se rend compte que la couleur de peau ne fournit pas la capacité, ni la compétence, ce qui est assez bizarre, puisque ce sont les mêmes qui affirmaient que la couleur de peau des blancs ne leur donnait pas la capacité, ni la compétence ! Naïfs et racistes ?
Il serait temps qu'au XXIe siècle, enfin, les habitants des pays les plus historiquement expérimentés en démocratie accèdent à la maturité, en cessant de croire à l'homme providentiel, en général, et en particulier sur la base de critères ségrégationnistes tels que le sexe, la couleur de peau... ou même, comme je l'ai entendu à propos de Villepin, l'élégance capillaire et le lyrisme verbal. En ce sens, les entreprises ont la chance de ne pas voir leurs dirigeants élus au suffrage universel, ce qui leur permet de faire accéder aux postes de responsabilité des individus compétents, parmi lesquels des grands échalas, des petits gros, des homosexuels, des femmes, des juifs, des Auvergnats.
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Un immense espoir | Un immense espoir |
Voici deux textes en copié-collé tirés de deux billets de ce blog, du 4 novembre et du 7 novembre 2008, semaine de l'élection d'Obama.
TEXTE 1 - 4 nov. 2008
Je n'ai aucune confiance dans la capacité des électeurs américains à savoir élire un bon président à la Maison Blanche. Pourtant ce sont à ces mêmes-là que les journalistes tendent des micros, ces mêmes que les instituts de sondage interrogent sur leurs motivations profondes. Les électeurs américains ont été une première fois capables de choisir de voter Bush. Puis ils l’ont vu à l’œuvre et devinez quoi ? Quatre ans plus tard ces cons-là l’ont réélu ! Deux fois quatre ans, il leur a fallu, pour conclure que Bush est un mauvais président, le pire de toute leur histoire. Alors que ces messieurs des médias cessent de tenter de me faire croire que les électeurs de ce pays, par leur immense sagacité, vont porter à la présidence l’homme qui va « changer le monde » (à savoir Obama), comme je l’entends répéter à satiété depuis des semaines. Ou écrire sur internet comme la chaîne LCI ce matin : " USA : le jour où tout peux changer " (il faudrait aussi que les journalistes de LCI changent leur orthographe, mais ça va risque d'être plus dur que de changer le monde). Ce matin encore à l’aube, j’arrivais dans ma petite voiture et j’entends sur France Info (je m’étais déjà avalé une heure d’Europe1) des Américains dire que l’arrivée d’Obama va enfin mettre un terme à la pauvreté des noirs et faire baisser spectaculairement leur taux d’occupation (spectaculaire) des prisons, et, cerise sur le gâteau, faire revenir dans 16 mois les troupes basées en Irak. Alors c’est quoi, ce peuple, c’est n’importe quoi : un coup ils élisent un gars pour qu’il envahisse l’Irak, le coup suivant ils élisent un autre gars pour désenvahir l’Irak ? Ah elle est belle, la plus grande démocratie de la planète ! Je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait penser aux 16 790 440 électeurs français qui ont en toute conscience et après mûre réflexion inséré un bulletin marqué Royal dans une urne le dimanche 6 mai 2007. Mais à part la démocratie, quelle autre solution ? On a tout essayé.
TEXTE 2 - 7 nov. 2008
N'ayant pas ovationné l'élection de Barack Obama "parce qu'il est noir", j'aurai dans l'avenir, si l'occasion se présente, la liberté de le critiquer durement "bien qu'il soit noir".
Voilà ce qui était écrit ici en novembre 2008.
Foule sentimentale
On a soif d'idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
Obama était le messie, il est donc normal qu'il finisse crucifié.
Rédigé par : Le Nain | 07 novembre 2010 à 17:45
Pardonne à GG. Il ne sait pas ce qu'il fait !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 novembre 2010 à 18:07