Le ministre du redressement productif s'est mis en scène en matelot parce que son action est à la dérive. Son action vogue vers les récifs parce que le matelot Montebourg n'a pas eu l'humilité d'écouter ce que je répète ici depuis le mois de juin. Le matelot Montebourg n'a pas pu s'empêcher de laisser parler sa nature de matamore, de beau parleur, de fanfaron, qui le conduit à la caricature de lui-même et au naufrage de sa mission en quatre mois seulement. S'il ne se ressaisit pas et ne change pas de cap, de stratégie.
Montebourg n'a pas compris que si la France se désindustrialise depuis trois décennies (avec la bénédiction de Mitterrand, Chirac, Sarkozy), c'est un programme en profondeur de plusieurs années (disons au moins un quinquennat, pour commencer à obtenir des effets) qu'il faudrait pour la sortir de cette profonde ornière.
Un programme en profondeur, réfléchi, piloté, orchestré, donc dans les premiers mois peu spectaculaire. Un zozo comme Montebourg n'aurait pas suppporté de rester à bosser dans la salle des machines avec des équipes sérieuses pendant plusieurs mois, il lui fallait de l'air à mouliner avec les bras, de l'air à chauffer avec des mots ronflants, et cela tout de suite, et chaque semaine, en flux tendu, du baratineur au gogo en passant par le médiatiseur.
Alors il s'est pris pour le capitaine des pompiers, il s'est fait filmer sortant de la caserne une fois par semaine avec force sirène pour se ruer vers les incendies industriels à éteindre : les poulets, les aciéries, la pharmacie... Sauter dans les flammes en capitaine courage (le courage d'insulter des grands entrepreneurs !) sous les flash des médias plutôt que d'effectuer l'ingrat travail de fond, de longue haleine. Je l'ai baptisé Fanfaron Pin-pon pour ça, et ça me désole parce que pendant tous ces mois perdus en fanfaronnades le redressement industriel du pays est sacrifié au bénéfice de la mise en scène de monsieur Montebourg par lui-même, pour son image.
Et, pour se donner un nouvelle image de sauveur le voilà transformé en mannequin au service d'un industriel du textile, posant pour Le Parisien, portant une montre française et un robot Moulinex, en marche vers la démondialisation, thème de son plus récent livre. S'il faut se mettre à acheter du Made in France (préconisation de Montebourg), il va falloir sacrément augmenter les salaires : textiles, électro-ménager, informatique, pour autant que ces produits soient fabriqués encore ici, vont nous coûter N fois plus cher, du simple au double ou triple. Si on augmente les salaires pour permettre aux consommateurs d'acheter Français, on bouzille la compétitivité. Et voilà ce qui arrive quand on nomme un avocat à un poste de responsable de la ré-industrialisation d'un grand pays (un avocat supervisé par un prof d'allemand supervisé par un énarque, magnifique chaîne de commandement).
"Espérons qu'il ne fait pas toutes ces interventions en cascade (Doux, PSA, Sanofi...) uniquement pour sa communication, sachant pertinemment qu'elles n'aboutiront à rien mais qu'elles servent son image de fougueux chevalier blanc. Ce serait ignoble." GG - 13 juillet
"Montebourg et Hollande ont tout faux, comme avant eux les Mitterrand, Chirac, Sarkozy totalisant trente ans d'absence de politique industrielle. Pour conserver des industries de production ou les inciter à se développer ou s'établir il suffit (?) de donner aux entrepreneurs un contexte favorable, mais cela demande infiniment plus de travail que de lâcher des camions de pompiers avec leurs citernes remplies d'euros récoltés par les impôts et taxes dès qu'une alerte à la fermeture d'usine retentit. Dirigés par des incapables que nous avons élus et ré-élus, et même acclamés, nous ne récoltons que ce que nous méritons. Montebourg s'enfonce dans l'erreur, comme les autres, en montrant qu'il définit son "Redressement productif" comme un service d'interventions en urgence qui sort ses camions rouges aussitôt que la CGT a composé le 18 pour indiquer le lieu du sinistre." GG - 12 juillet
Ce n'est qu'un début, continuons le combat.
Il va falloir reindustrialiser en taxant plus le capital, lequel n'est que de l'épargne qui a déjà été ponctionné par des impôts divers et variés.
Il va falloir développer un Mittelstand à la française, avec des gens qui prendront des risques pour être spoliés à la hauteur de 60 à 75 % par le Moloch fiscal.
Il va falloir que les entrepreneurs embauchent, en sachant qu'en cas de baisse de commandes, il leur faudra entre un an et 18 mois pour débaucher. Mieux vaut louper des marchés que de prendre le risque.
Si, malgré les boulets que tous ces gens qui n'ont jamais bossé dans le privé vous collent dans les pattes, vous réussissez, vous serez honni, montré du doigt, si vous échouez, il y a de fortes chances pour qu'on vous traîne au tribunal.
Ce pays a choisi délibérément le déclin plutôt que l'air du large, le repli sur soi plutôt que la prise de risque, la douceur de la morphine étatique plutôt que la souffrance de l'effort.
Bref, ce pays est en soins palliatifs, il est foutu, mais il ne le sait pas encore.
"Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute ;
N'y touchez pas, il est brisé."
Rédigé par : Le Nain | 23 octobre 2012 à 08:37
Montebourg aux primaires les bien nommés - "Dans une lettre ouverte, il demande aux deux finalistes de se prononcer point par point sur son programme.
Il cite notamment "des mesures pour la mise sous tutelle publique des banques, sans frais pour les contribuables", la possibilité d'utiliser les bénéfices des banques profitables pour renflouer les banques en difficulté et "une procédure pénale pour réprimer l'évasion fiscale".
Il leur demande de dire comment ils se rallieront à ses thèses sur la "démondialisation" sous la forme d'un "protectionnisme européen".
Si la marinière est un échec il pourra toujours se présenter en battle-dress rose
Rédigé par : Homo-Orcus | 24 octobre 2012 à 06:58
http://www.slate.fr/lien/63833/president-mitsubishi-montebourg-abruti-debile
Rédigé par : Homo-Orcus | 24 octobre 2012 à 11:24