"Si nous nous obstinons dans cette voie (NDGG : le statu quo), si nous nous entêtons à ne rien vouloir réformer d'essentiel, si la classe politique persiste à ne pas s'intéresser aux vrais problèmes pour ne penser qu'à sa réélection, si les médias se complaisent à passer d'un scandale à un autre sans alerter dirigeants et citoyens sur les enjeux essentiels, si le pays continue à s'arc-bouter sur ses rentes, plaçant ses ultimes espoirs dans un hypothétique retour de la croissance mondiale, il restera définitivement enlisé ; dans les vingt prochaines années, il sera emporté, sans retour possible. Nous entrerons dans une stagnation économique durable, puis dans un déclin géopolitique : comme Venise lorsque Amsterdam lui a succédé ; comme Amsterdam quand Londres la supplanta ; comme Londres quand Boston, puis New York la surpassèrent.
La chute sera d'abord peu perceptible : la France est un pays riche dont le déclin peut être durablement masqué par la vente de ses actifs et la dilapidation de ses réserves. Comme toute puissance décadente, la flamboyance de notre culure ne sera jamais aussi grande que durant cette lente agonie. Il n'empêche : dans dix ans, dans vingt ans tout au plus, tout sera joué."
Jacques Attali - "Urgences françaises" - Ed Fayard. Page 127
Il n'y a pas de fatalité, pas de retard irrattrapable. La France avait pris un retard considérable, d'un demi-siècle environ, sur l'Angleterre (merci la Révolution), l'Allemagne encore plus, trois quarts de siècle. Ces deux pays ont refait leur retard, mais il y avait une volonté politique.
Rédigé par : Le Nain | 15 août 2013 à 19:40
J'ai oublié de préciser qu'il s'agissait de la Révolution industrielle.
Rédigé par : Le Nain | 15 août 2013 à 19:41