"Quand Malko commença à découvrir ses jambes, elle ne protesta pas. Ses doigts remontèrent le long d'une peau douce, comme huilée, atteignant l'intérieur de ses cuisses, la zone la plus tendre et vulnérable. Elle ne portait rien sous ses voiles et ne défendit pas son intimité.
"Allongée sur le dos, elle tremblait sous la main qui la caressait, un bras noué sur la nuque de Malko, les jambes ouvertes, tressaillit au contact des doigts habiles. Malko avait l'impression, au moment où sa main s'était posée sur elle, d'avoir ouvert une porte menant à une secrète et ardente sensualité.
"Sans cesser de la caresser, il se libéra et prit la main de la jeune femme pour la poser sur lui. Elle commença aussitôt un lent mouvement de va-et-vient sur sa hampe dont le détachement même était excitant. A bout de nerfs, Malko la renversa alors sous lui et la pénétra d'une seule poussée. Il eut l'impression d'entrer dans un pot de miel. Yasmin, très vite, se mit à onduler régulièrement, venant au-devant de lui jusqu'à ce qu'elle se torde voluptueusement, avec un interminable et vibrant soupir. Mais aussitôt après elle repoussa Malko. (...) Il recommença à caresser tout son corps, s'attardant aux pointes aiguës de ses seins à travers le tissu, puis s'aventura le long de la chute de reins, découvrant des fesses rondes et fermes. Elle se fit plus souple, s'offrant à chaque mouvement de doigt impérieux, envoûtée par les caresses. Grisé par cet abandon, Malko la fit doucement rouler sur le ventre, appuyant son sexe durci contre ses reins. Yasmin ne parut pas se révolter. Elle attendit, sans le moindre recul, tremblant légèrement.
"Sa seule réaction, quand il la prit de cette façon, fut de griffer le drap, mais il ne put savoir si c'était de plaisir ou de douleur. L'idée de pénétrer ces reins rendus anonymes par le tchador l'excitait extraordinairement. Peu à peu, il fut plus brutal. Il la possédait furieusement, comme pour se venger de sa froideur apparente. Il se retint longtemps avant de se répandre en elle. Parfois un mouvement plus violent lui arrachait une longue plainte. Lorsqu'il explosa, son cri rauque se mêla au long râle étouffé d'une femme qui jouit. (...)
"Malko se mit à lui caresser les seins et elle ferma les yeux. Ils demeurèrent ainsi longtemps, puis peu à peu son désir se ranima et cette fois, sans même qu'il le lui demande, elle le prit dans sa bouche jusqu’à ce qu'il l'écarte pour posséder son ventre, cette fois. Elle semblait moins goûter cette position, mais ils firent l'amour doucement et longtemps. Leurs deux corps ruisselaient ils firent l'amour doucement et longtemps. Leurs deux corps ruisselaient de sueur. Enfin Malko retomba, vidé."
Gérard de Villiers - Embuscade à la Khyber Pass - Ed. Plon - Septembre 1983 - pages 54 à 56.
L'auteur de 200 romans des aventures de SAS vient de mourir à 83 ans. Combien ai-je pu en lire ? Entre 50 et 100, facilement. Il m'en reste deux ici, le 5e de la série, "Rendez-vous à San Francisco" (1969), et celui dont j'ai extrait le passage ci-dessus.
J'aimais bien les titres exotiques à l'ancienne des SAS : SAS broie du noir ; Les trois veuves de Hong-Kong (un parfum de James Hadley Chase) ; L'abominable sirène (encore un air de James Hadley Chase) ; Escale à Pago-Pago ; Requiem pour tontons macoutes ; Safari à La Paz ; Amok à Bali ; Tornade sur Manille ; Voir Malte et mourir ; Vengeance romaine ; Opération Matador... (1)
Voici une courte sélection d'articles sur le phénomène Gérard de Villiers, romancier prolifique qui n'a jamais de son vivant été reconnu comme un auteur que l'on peut avouer avoir lu, ni comme un homme fréquentable par ceux qui font l'opinion dans les médias (puisque les faiseurs d'opinion sont majoritairement de gauche et que Gérard de Villiers est catalogué pur réactionnaire).
La Tribune de Genève
Le New York Times (en anglais)
France TV Info
France Bleu
Le Monde
Il y a quelques mois, c'est un long article paru dans le New York Times qui avait quelque peu placé Gérard de Villiers sous les projecteurs, juste en fin de vie et de carrière. On imagine la stupeur de certains journalistes de la bonne intelligentsia en apprenant que Claude Lanzmann, l'ex-amant de Simone de Beauvoir, auteur du film Shoah et intellectuel reconnu, n'hésitait pas à passer des vacances "chez Gérard" à Saint-Tropez... et que l'ex ministre des affaires étrangères de Mitterrand, Hubert Védrine, affichait une réelle estime professionnelle pour l'auteur de romans d'espionnage si bien documenté.
"Interrogé par l'AFP, le ministère de la Culture n'a pas souhaité réagir à sa mort." (Le Nouvel Observateur).
Faut les comprendre, un affreux réactionnaire ne mérite pas une ligne d'une ministre de la culture socialiste (Aurélie Filippetti) : Gérard de Villiers vendait chaque volume à 100-150 000 exemplaires en France, le New York Times avait salué cette année la qualité du contexte géopolitique de ses ouvrages, Jacques Chirac se faisait livrer une caisse de SAS pour ses vacances au Fort de Brégançon, plus de 100 millions d'exemplaires vendus dans le monde... Il se définissait ainsi : "Politiquement, je suis résolument à droite, libéral, anticommuniste, anti-islamiste, anti-communautariste, anti-socialiste, et c'est à peu près tout !" Mais c'est tout moi, ça !
(1) Titres de James Hadley Chase : L'abominable pardessus ; La blonde de Pékin ; L'héroïne d'Hong-Kong ; Voir Venise et crever...
Gérard de Villiers, Jacques Chirac, François Pinault à St Tropez (Source : Gala)
Tu as dû te régaler à recopier cet extrait !
REPONSE GG :
Oui, mais en tapant au clavier d'une seule main, ce fut long
Rédigé par : Jeanne-Pascale | 01 novembre 2013 à 23:18
J'ai lu un SAS un jour, j'ai trouvé ça très marrant mais aussi très chiant par moment. Il a un peu le problème de Stephen King, le DeVilliers : il vend ( par millions ) des livres pas intellos, et ça ça fait chier les intellos.
Rédigé par : porcoleader | 02 novembre 2013 à 10:02
J'en ai lu à peu près 150, et j'ai toujours été frappé par la justesse des analyses géopolitiques. C'eut été très bien sans les pages de cul, mais bon, on ne peut pas tout avoir.
Quant à la réaction du ministre, rien d'étonnant, tout ce qui est populaire lui est étranger, et GDV n'était pas franchement de gauche.
Rédigé par : Le Nain | 02 novembre 2013 à 11:03
J'espère qu'avec 100 millions d'exemplaires vendus il a pu enfin, réparer le toit du chateau de Liezen où l'attend, éternellement, la princesse Alexandra couchée, nue, sur la peau de bête devant la cheminée...
J'ai eu l'occasion de le rencontrer, aux cours d'une cérémonie militaire. Son Alexandra de l'époque, une pulpeuse déshabillée en jaune, attirait le regard de tous les légionnaires figés dans un garde à vous impeccable!
Là à St Tropez ils doivent attendre Eddy Barclay pour une fête en blanc !
Rédigé par : adamastor | 02 novembre 2013 à 13:43
C'est quand même remarquablement mauvais.
Après, qu'un amiral français en opérations demande à ce qu'on lui fournisse un SAS pour connaître la position d'un bateau arraisonné par les Israéliens, et, vérification faite par son officier de renseignement, confirme qu'elle était exacte, c'est effectivement à mettre à l'actif de Gérard de Villiers. Pour le reste...
Remarquez aussi que Didier Goux, qui a été toute sa vie nègre de Gérard de Villiers pour les Brigade Mondaine, dit sur son blog qu'il s'attend à ne pas être payé pour le dernier qu'il a écrit, et qu'il en avait toujours eu le pressentiment.
De Villiers prétendait être de droite et libéral, mais pour moi, quelqu'un qui profite de son aisance matérielle, de sa notoriété et de son pouvoir pour ne pas payer ses dettes à ceux qui travaillent pour lui n'est ni de droite, ni libéral.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 02 novembre 2013 à 16:41