L'académicien Alain Finkielkraut, poussé par la curiosité, s'est rendu samedi soir sur la Place de la République afin de voir par lui-même ce qui se passait là avec les "Nuit debout". Il y a été violemment insulté et poussé vers la sortie, à la demande pressante de participants haineux et de la police. Il raconte sa mésaventure dans Le Figaro. Extraits :
[...] Et là, une petite foule s'est formée, grondante et menaçante. Des gens du service d'ordre se sont approchés et nous ont dit que nous devions partir, que pour notre sécurité il nous fallait quitter immédiatement les lieux. Ils nous ont donc escortés jusqu'au boulevard, suivis par la petite foule haineuse qui criait: «Casse-toi, dégage!» Une femme particulièrement véhémente disait que je méritais d'être chassé à coups de latte. Comme je me retournais pour engueuler mes insulteurs, l'homme qui m'avait bousculé m'a craché au visage. [...}
Nuit debout, si j'ai bien compris, exprime le besoin d'un monde extérieur au capitalisme où pourrait s'épanouir une véritable communauté humaine. Et comme si le XXe siècle n'avait pas eu lieu, l'avant-garde de cette communauté élimine toute pensée divergente. Moi, dont tant de journalistes et d'universitaires dénoncent depuis des mois «les intentions putrides» et «la pensée nauséabonde», je faisais tache, je souillais par ma seule présence la pureté idéologique de l'endroit. Certains participants sont, j'en suis sûr, désolés de ma petite mésaventure. Mais le fait est là: on est entre soi à Nuit debout. Sur cette prétendue agora, on célèbre l'Autre, mais on proscrit l'altérité. Le Même discute fiévreusement avec le Même. Ceux qui s'enorgueillissent de revitaliser la démocratie réinventent, dans l'innocence de l'oubli, le totalitarisme.
Et ça ne prend pas. Dans les rues qui longent la place, la vie continue comme si de rien n'était. Les gens vont au restaurant ou au spectacle sans prêter la moindre attention à ce qui se passe à quelques mètres d'eux. J'ai pris conscience, assis moi-même sur une terrasse pour me remettre de mes émotions, que Nuit debout était une kermesse gauchiste sous cloche, une bulle révolutionnaire lovée au milieu d'une ville complètement indifférente. Tout le monde s'en fout, de Nuit debout. Tout le monde, sauf les médias qui cherchent éperdument dans ce rendez-vous quotidien un renouveau de la politique et lui accordent une importance démesurée.
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Le journal communiste L'HUMANITE, qui s'y connaît en totalitarisme, a fait une couverture vendredi 15 avril sur cette belle jeunesse gorgée de haine et d'intolérance, que les communistes nous présentent comme "les germes d'un nouveau monde".
Eh bien, il n'est pas jojo, leur nouveau monde, et ils feraient mieux de se le carrer dans le fion plutôt que de continuer à l'encourager à proliférer. Ah ! les cons...
Par "germe", on désigne l'ensemble des micro-organismes vivants qui sont à l'origine des maladies. L'individu à droite sur la photo est un micro-organisme vivant qui est à l'origine de nos maladies futures (prétend L'Humanité), ainsi que ceux qui font la Nuit debout place de la République en préparation d'un nouveau monde où il sera du dernier chic d'insulter un philosophe académicien d'origine juive et lui cracher à la figure. Merci, ce monde vous le ferez sans moi, je me retire.
Et je n'oublie pas que le président Hollande, jeudi dernier à la télévision, interrogé sur les Nuit debout, a déclaré trouver "légitime que "la jeunesse s'exprime" : la jeunesse qui plaît à Monsieur Hollande s'exprime d'étrange manière. Je préférais finalement Daniel Cohn-Bendit, Alain Geismar et Jacques Sauvageot en mai 1968. C'était mieux avant...
Ce sont de bons staliniens, adeptes de la balle dans la nuque pour ceux qui ne sont pas d'accord.On voit se repointer la notion d'ennemi de classe, ce qui est du plus haut comique, les participants étant de bons bourgeois fort éloigné du lumpenprolétariat qui lui est contraint de bosser le jour et de se reposer la nuit.
Rédigé par : Le Nain | 19 avril 2016 à 10:16
Que ce soit clair : vous pouvez venir discuter place de la république, à condition d'être d'un avis identique aux autres :(( et accessoirement, d'avoir un patronyme adéquat . C'est une honte
Rédigé par : shimrod | 19 avril 2016 à 11:58
NKM aussi trouve qu'y a des trucs "intéressants" dans la Nuit debout. D'ailleurs elle aime chanter L'Internationale. Taubira est "attendrie" par la Nuit debout. Varoufakis trouve ça bien parce que ça se passe sur une place, et que ça lui rappelle les manifestants grecs de la place Syntagma. Anne Hidalgo trouve ça bien que les gens puissent "s'exprimer", mais seulement la nuit. (Moi j'aurais dit plutôt l'inverse : autoriser les gens à se réunir la nuit, c'est favoriser les désordres, et d'ailleurs ça n'a pas raté.)
Bref, nous sommes environnés de lumières.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 19 avril 2016 à 13:05
La juxtaposition entre le sous-titre "des débats" de "L'Humanité" et la photo du vociférateur est pour le moins évocatrice ...
Ainsi que la pancarte derrière lui en anglais.
Des hauts le cœur et des bas !
Ô vous, entres autres, "Grand Charles", Philippe Leclerc de Hauteclocque, Jean Colonna d'Ornano, Charles et Paulin Colonna d'Istria, Dimitri Amilakvari, Louis Dio, Raymond Dronne, Maurice Couve de Murville, Jacques Chaban-Delmas, Pierre Messmer, Maurice Bigeard, serait-ce pour cela que auriez vécu et vous seriez battus ?...
Rédigé par : Dominique | 20 avril 2016 à 00:16
En résonnance au "papier" non pas du Panama mais du "Figaro" (Séville est plus proche, même si c'est de l'embouchure du Guadalquivir que partirent ceux qui découvrirent cet isthme) des samedi 16 et 17 avril en page 10 et intitulé "Quand les hommes "blancs" et "cisgenres" se font exclure" à propos de "Nuit debout" ...
Blanc, les burkinabè me le font bien comprendre, mais "cisgenre", putain c'est nouveau pour moi !
Rédigé par : Dominique | 20 avril 2016 à 01:07
Tiens je vais faire mon Dominique :-)
Nuit de boue
Z'aviez quel âge en 68 GG et tous les autres ?
C'est vrai qu'à cette époque on faisait la guerre au quartier latin et autour dans le vieux Paris, puis ensuite cette fièvre s'est communiquée à pas mal de pays d'Europe et est allée polluer jusqu'au japon et les USA...
On tremble d'avance que ces boueuses nuitées se propagent comme le chikungunya.
Rédigé par : Tinananatinananère | 20 avril 2016 à 14:01
Ah oui, tiens, l'Huma a fait sa une avec une photo prise aux Etats-Unis... pour des anti-américains, ça la fout mal.
Ils ont eu des difficultés à trouver des, euh... personnes de couleur en train de foutre le bronx en France ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 20 avril 2016 à 14:26