
JE LIS DANS FIGAROVOX cet éditorial (VOIR ICI). J'en extrais les trois paragraphes suivants, où l'expression DRÔLE DE GUERRE m'interpelle : je l'ai employée il y a onze mois dans un billet daté du 23.08.2015 précisément intitulé "La nouvelle 'drôle de guerre' ". Alexis Brézet est un ancien rédacteur-en-chef de Valeurs actuelles, en ce moment directeur des rédactions du Figaro. Il n'a pas sa langue dans sa poche : en 2012, il a condamné à deux reprises l'« islamisation » de la France. La même année, à l'occasion de la réédition du Camp des Saints de Jean Raspail, il évoque un « livre prophétique qui fera grincer des dents les adeptes de la France multiculturelle et du métissage universel. Il faut le lire, ne serait-ce que pour mesurer combien la liberté d’expression a reculé dans notre pays depuis 40 ans ».
VOICI LES TROIS PARAGRAPHES :
"Drôle de guerre, en vérité ! Nous laissons nos frontières (nos lignes, diraient les soldats) ouvertes à nos ennemis. Les agents recruteurs du djihad prêchent impunément leur idéologie de haine dans des mosquées financées par l'ennemi. Les «traîtres» partis combattre en Syrie sont soumis à un simple stage de «déradicalisation». Quant aux «fichés S», susceptibles de se constituer en «cinquième colonne», ils gambadent dans la nature au motif qu'ils «n'ont encore commis aucun crime»…
La guerre, quelle guerre ? Mais nous vivons comme si nous étions en paix! L'état d'urgence n'empêche ni les manifestations syndicales ni les rassemblements festifs, dont certains prétendent sans rire qu'ils sont «la meilleure réponse à l'État islamique»… Le président de la République lui-même semble ne pas y croire: il a tranquillement annoncé, le 14 Juillet, la fin de l'état d'urgence et l'allégement du dispositif «Sentinelle», avant de faire machine arrière toute dans la nuit, quand la tragique réalité l'a rattrapé…
Car les soldats du califat, eux, ne font pas la guerre à moitié. Ils viennent jusque dans nos bras «égorger nos fils et nos compagnes», et nous offrons la protection de nos lois à ceux-là mêmes qui veulent nous détruire! Jamais dans l'Histoire un ennemi n'a bénéficié d'autant de complaisance de la part de celui qu'il combat.
Et maintenant, après avoir cité le directeur des rédactions du Figaro, que me soit accordé le petit plaisir solitaire de citer le directeur de la publication du Blog d'un Grincheux Grave, autre média d'influence bien connu de la XVIIe chambre correctionnelle de Paris :

La « drôle de guerre » (en anglais phoney war, « fausse guerre » ; en allemand Sitzkrieg, « guerre assise » ; en polonais dziwna wojna, « guerre étonnante »), est le nom donné à la période du début de la Seconde Guerre mondiale qui se situe entre la déclaration de guerre par la France et le Royaume-Uni (les Alliés) à l'Allemagne nazie le 3 septembre 1939 et l'offensive allemande du 10 mai 1940. (WIKIPEDIA) "Phoney war", est-il écrit, à ne pas confondre avec "funny war" qui signifierait... "drôle de guerre" !
On peut à nouveau nommer "drôle de guerre" celle dont nos éclairés gouvernants socialistes nous affirment qu'elle est en cours entre la France et le terrorisme.
Mais attention, précisions :
1- Ce n'est pas la France qui est en guerre, mais les terroristes (musulmans) qui sont en guerre déclarée contre la France, pays encore à leur yeux excessivement peuplé de chrétiens et de juifs, qu'il faut donc selon le coran soit convertir, soit exterminer. La consigne est connue depuis les années 600 après J.-C., même si vous voyez le sinistre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve montrer à la télé sa tête de croquemort navré pour nous dire combien nous avons été pris par surprise une fois de plus par cet acte barbare (mais "inqualifiable") et patati et patata. La France n'est autorisée à se montrer un tantinet "en guerre" que si un ennemi (terroriste musulman) lui tire dessus. Et encore, après sommations, car nous ne sommes pas des barbares, nous ! La France n'est pas habile à ce type de guerre, elle est bien trop civilisée, et pour tout dire : chochotte, pour se permettre de tirer sur un ennemi tant que celui-ci n'a pas dégainé sa kalachnikov et commencé à éjecter ses pruneaux. En revanche, la France de Monsieur Cazeneuve est habile à tenir à jour des fiches sur les terroristes. C'est ainsi que le jeune et sémillant citoyen marocain musulman Ayoub El Khazzani, du train Thalys Amsterdam-Paris, était parfaitement "connu de nos services", ce qui est pour tout le monde un immense soulagement, n'est-ce pas ?
2- Certes nos martiaux dirigeants socialistes ont déclaré la France "en guerre", à plusieurs reprises et clairement, mais, vous l'aurez noté : "contre le terrorisme", pas contre des terroristes, encore moins des islamistes (les socialistes ne manquent aucune occasion pour honorer l'islam, religion d'amour et de paix, alors qu'ils s'évertuent à passer sous silence toute grande fête chrétienne, comme récemment l'Assomption). Cette nuance donne un côté soyeux et joliment philosophique à la guerre. Nous nous battons contre un concept. Comme si les gars de la Résistance de 40 à 45 dans le maquis n'avaient déclaré risquer leur peau que pour effacer le nazisme, pas pour flanquer une dérouillée aux boches, leur trouer la paillasse, leur faire sauter le caisson, libérer les camps de la mort. Et après le procès de Nürnberg, ce ne sont pas les dénommés Martin Bormann, Hans Frank, Wilhelm Frick, Hermann Göring, Alfred Jodl, Ernst Kaltenbrunner, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur Seyß-Inquart et Julius Streicher qui furent condamnés à la mort par pendaison, mais devinez quoi : le nazisme ! La vérité est que jamais nous n'allons gagner une guerre contre le terrorisme.
Et pendant que nous donnons dans l'autocitation, continuons un brin, en brandissant un calicot où il est écrit en lettres rageuses : "J'arrête pas de le dire, personne ne m'écoute, zut alors !" :
Billet du 16.11.2015 : "De la guerre modérée à la guerre radicalisée" (trois jours après le Bataclan) :

Je souhaite me tromper. Il faut que je me trompe. Je serai satisfait de m'être trompé. Et même, je proclamerai mon erreur le moment venu.
Mais je ne fais pas confiance à ce président et ce gouvernement pour mener la guerre qui anéantira l'Etat islamique. Nous étions en guerre avant le 13 novembre, mais nous ne la faisions pas sérieusement : quelques frappes de temps à autre pour rassurer le public et décrasser le matériel et les pilotes. On nous a menti en nous disant "en guerre" depuis un an et demi ; nous savons tous que nous n'avons, seuls, pas les moyens d'une vraie guerre ; nous sommes dans le flou quant à la désignation de l'ennemi par le Président ; nous avons un ministre de l'intérieur, le sinistre Cazeneuve, qui rappelle que "prôner le djihad n'est pas un délit" ; nous laissons des imams, comme celui de Brest, affirmer à des enfants français que s'ils écoutent de la musique ils vont se transformer en cochons ou en singes ; nous avons attendu d'avoir 129 morts pour envoyer nos avions bombarder l'état islamique à Raqqa. Je pense que nos gouvernants ne sont pas crédibles et n'ont pas les moyens de leurs discours, nous ont déjà menti sur cette "guerre" et peuvent recommencer. Je veux me tromper.
En guerre ?
Parlons d'abord de la guerre. Beaucoup croient sans doute que cette guerre a commencé avant-hier quand Monsieur Hollande en a parlé. C'est faux. Cela fait des mois, environ un an et demi, que le président dit la France "en guerre". La France était en guerre lorsqu'elle expédia son porte-avions Charles-de-Gaulle à portée de vol de la zone occupée par Daesh. C'était en janvier 2015. Le public n'a pas bien su ce qui en a résulté. Le public n'a pas non plus été clairement avisé que sa mission (quelle mission, au fait ?) était terminée et que l'escadre rentrait à Toulon. Toujours est-il que le jeudi 19.11 le porte-avions partira à nouveau de Toulon vers la zone d'opération en Méditerranée orientale : nous étions "en guerre" mais notre porte-avion était au repos dans la rade de Toulon, curieuse tactique, de qui se moque-t-on ?
Quelle guerre ?
Comme on entend de nos jours parler de "mosquées modérées" et d'un "islam modéré" (énorme foutaise), il est bien possible que la France vienne d'appliquer "une guerre modérée", un peu comme la "drôle de guerre" de 1939 à mai 1940. Le président qui parlait de "guerre" (et son premier ministre) omettait de préciser qu'il s'agissait seulement, pour le moment, d'une guerre d'échelon 1, d'une guerre modérée, une guerre pas faite pour écraser l'ennemi mais pour "communiquer". Comme la visite chez Madame Lucette Brochet n'était pas faite pour avaler un café gratis ni pour un échange de vues politique avec cette dame, mais pour "communiquer". D'ailleurs, je me demande si le chef des armées d'un pays en guerre peut se payer le luxe d'aller baguenauder dans les régions et prendre tranquillement le café chez Lucette (ou Josette, Martine, Janine) pendant que les combats font rage. Clemenceau et Churchill le faisaient-ils ?
Une guerre contre qui ?
Les gens du gouvernement ne parviennent toujours pas à désigner clairement l'ennemi. On entend plusieurs versions. Guerre contre le terrorisme ; guerre contre l'islamisme ; guerre contre Daesh... Aucune n'est la version officielle, claire et définitive. Parler d'une guerre contre l'islamisme ou d'une guerre contre le terrorisme (version préférée du président Hollande) est une idiotie, ou au minimum une grave chimère, puisque l'islamisme et le terrorisme peuvent se trouver partout, n'importe où dans le monde, et que ce n'est pas la France avec ses petits bras qui peut s'attaquer à ces deux phénomènes. Une guerre se fait contre des gens, pas contre des concepts. Les rafales de vendredi 13 novembre à Paris ont tué des gens, pas des concepts ou des idéologies. Les armes étaient manipulées par des gens, pas par des concepts, pas par l'islamisme, pas par le terrorisme.
Avec quels moyens ?
La France avec ses petits bras, tenez, parlons-en ! Si nous éliminons les hypothèses "guerre contre l'islamisme" et "guerre contre le terrorisme" (cette dernière, il faut le rappeler, ayant déjà été gagnée par M. Hollande au Mali), reste la plus plausible : "guerre contre Daesh". Quand par ailleurs on nous dit qu'en termes d'armées, la France est depuis pas mal de mois au maximum de ses capacités (budget, hommes, matériels), comment le gouvernement va-t-il s'y prendre pour engager "une vraie guerre cette fois" tout en restant sous le plafond des déficits publics surveillés par les eurocrates de Bruxelles ?
Pourquoi maintenant ?
129 personnes trouvent la mort à Paris le 13 novembre. Deux jours plus tard nos avions balancent des tonnes d'explosifs sur le centre de commandement et d'entraînement de Daesh, à Raqqa. La semaine dernière, ils ne le pouvaient pas, cette semaine ils le peuvent. Or la semaine dernière nous étions déjà en guerre (depuis des mois). Bizarre, bizarre.
Je pense qu'il y a confusion (voulue ou pas) dans les termes. Quand le président et son premier ministre disent "c'est la guerre", le peuple entend "nous faisons la guerre" : c'est inexact. Nous ne faisons pas la guerre. Simplement, nos chefs constatent que certains nous font la guerre, et ils l'annoncent au peuple. En prenant une mine désolée.