Les agriculteurs font-ils partie de la "communauté nationale" ? J'en doute sérieusement. Quelle que soit la station de radio ou de tv, j'entends quotidiennement énoncer la météo comme si nos agriculteurs n'existaient pas.
Les agriculteurs sont ces gens qui ont besoin de pluie et de soleil pour produire nos aliments, il n'est pas superflu de le rappeler. Depuis pas mal de semaines, il ne pleut plus guère sur la moitié nord. On a pu entr'apercevoir à la télé, quand même, un bouseux planté dans son champ se lamentant sur l'état rabougri de son maïs privé d'eau. Les gens qui disent la météo s'en tapent !
Quand Louis Bodin sur RTL annonce le matin à Yves Calvi que demain "il fera encore très beau malgré la date avancée dans la saison", on entend Yves Calvi se réjouir bruyamment que la sécheresse se poursuive, et même demander à son compère Bodin si "le beau temps" inclut la région Dordogne où il se rend ce week end ! Les agriculteurs se sont pas les compatriotes de Messieurs Bodin et Calvi (cette remarque s'applique aux autres stations), ils font partie d'une sous-France invisible, méprisable. Le "beau temps" c'est pour les joueurs de golf, les allumeurs de BBQ, les socialo-bobos en vélib. Et ton maïs ratatiné, bouseux, tu peux te le carrer où je pense, fais pas chier les vrais Français : la pluie, c'est du "mauvais temps".
SUIVI GG :
J'ai lu les commentaires. J'aurai été mal compris, je me serai mal exprimé.
Ce que je voulais dire est simple : à la manière adoptée par Evelyne Dhéliat sur TF1 (une remarquable exception) il doit être possible d'annoncer les prévisions météorologiques sans la dose de pathos que se croient obligés d'y insuffler l'immense majorité de ses confrères de radio-tv (Louis Bodin, Laurent Cabrol...). Dire "demain il pleuvra sur la moitié nord" plutôt que "le temps va hélas se dégrader sur la moitié nord". L'information est la même. Mais que l'on cultive un jardin potager assoiffé ou que l'on prévoit un pique-nique en bord de Marne avec bobonne, chacun saura comprendre selon ses critères. Bodin et Cabrol n'ont pas à s'en mêler.
M'a dit la pluie : Écoute
Ce que chante ma goutte,
Ma goutte au chant perlé.
Et la goutte qui chante
M'a dis ce chant perlé :
Je ne suis pas méchante,
Je fais mûrir le blé.
Ne sois pas triste mine
J'en veux à la famine.
Si tu tiens à ta chair,
Bénis l'eau qui t'ennuie
Et qui glace ta chair ;
Car c'est grâce à la pluie
Que le pain n'est pas cher.
Le ciel toujours superbe
Serait la soif à l'herbe
Et la mort aux épis.
Quand la moisson est rare
Et le blé sans épis,
La paysan avare
Te dit : Crève, eh ! tant pis !
Mais quand avril se brouille,
Que son ciel est de rouille,
Et qu'il pleut comme il faut,
Le paysan bonasse
Dit à sa femme : il faut,
Lui remplir sa besace,
Lui remplir jusqu'en haut.
M'a dit la pluie : Écoute
Ce que chante ma goutte,
Ma goutte au chant perlé.
Et la goutte qui chante
M'a dit ce chant perlé
Je ne suis pas méchante,
Je fais mûrir le blé.
Jean Richepin (1849-1926)
Rédigé par : Le Nain | 30 septembre 2016 à 17:19
GG qu'est ce que tu as contre les joueurs de golf?
Note bien que la sécheresse est aussi très mauvaise pour les terrains de golf, surtout pour les greens ils sont parmi les premiers à être impactés.
Heureusement certains d'entre eux ont des réserves d'eau (lacs, étangs, nappes sous terraines) pour compenser un peu... mais si un green crève ça coûte environ 200 000 euros pour le refaire ! et du temps en plus !
Ailleurs des greens, c'est pas trop grave sauf pour le confort de jeu.
Une fois de plus, je ne veux prendre ni la défense des golfs ni celle des agriculteurs, qui ont la possibilité de prendre des assurances concernant leur production, comme les producteurs de riz japonais savaient en prendre aux environs de l'an 400 de notre ère (je vous founirai les références si vous voulez) créant ainsi, les premières "options" boursières sur les porductions agricoles.... et celles-ci sont toujours possibles !
Rédigé par : Michel Bernard | 30 septembre 2016 à 17:41
Soyons sérieux : les agriculteurs ne font effectivement pas partie de la communauté nationale. Ils représentent 1 % de la population active. Ils dont donc priés d'arrêter de nous casser les roustons.
Les agriculteurs, grâce au capitalisme marchand ultra-libéral, au productivisme effréné et à la finance juive cosmopolite, disposent aujourd'hui pour pas un rond, ou à peine plus, de systèmes de prévision météorologique extraordinairement perfectionnés, infiniment plus précis et plus adapté à leur activité que ce qu'on voit à la télé. Et ils s'en servent...
Depuis quand les gens se plaignent-ils que les animateurs de télé ne s'adressent pas aux physiciens, pour leur fournir des informations cruciales pour leurs activités sur les changements de champ magnétique de la terre, qui influencent de façon catastrophique le résultat de leurs expériences ?
Ils ne font pas partie de la communauté nationale, les physiciens, peut-être ?
Les aviateurs ne doivent pas représenter beaucoup moins de 1 % de la population active, et pourtant ils ont eux aussi besoin de prévisions météo pour leurs activités, et pourtant Miss Météo à la télé se fout toujours de leur gueule en s'obstinant à ne pas donner la météo pour les pilotes d'Airbus.
Bizarrement, personne ne plaint les pilotes au nom de la justice sociale et du patriotisme. Pourquoi ? Ils puent du cul, les aviateurs ?
Evidemment que la météo à la télé est destinée à Monsieur tout le monde, et les "paysans" ne sont pas Monsieur tout le monde. Sauf quand ils prennent leur bagnole pour partir en vacances, et là ils sont très contents d'avoir la météo de Monsieur tout le monde comme tout le monde !
Au demeurant, la pluie, ce n'est pas bon pour les paysans et mauvais pour les Français. Quand la pluie tombe au mauvais moment sur la vigne, c'est une catastrophe. Donc les "paysans" n'ont même pas les mêmes intérêts à tout instant, et ils n'ont même pas les mêmes intérêts entre eux !
Les paysans ont Internet, ils ont Paysan Magazine, ils ont même (probablement) Paysan TV sur leur Freebox. Ils se plaignent suffisamment lorsqu'ils ne sont pas à plaindre, pour qu'on n'en rajoute pas une couche à leur place.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 septembre 2016 à 19:29
J'aurais également tendance à ne pas être d'accord non plus : "le bouseux planté dans son champ" n'existe (malheureusement, si l'on veut) plus depuis lurette.
Au mieux, il s'est "technicisé" au point d'être aussi différent du "bouseux" de jadis que l'instituteur l'était d'icelui à la même période, au pire, il a compris l'intérêt de se "lobbyiser" dans cette république, bonne fille pour les groupes de pression qui ne représentent qu'eux-mêmes mais dont les capacités (et la volonté) de nuisance leur assurent à peu de frais des largesses "normalement" incompatibles avec leur poids économique, démographique ou politique.
L'un n'excluant pas l'autre.
Je ne veut pas jeter l'opprobre sur les "agriculteurs" en particulier, simplement constater que, quel que soit le secteur d'activité ("primaire, secondaire ou tertiaire", comme on disait "avant"), les réflexes de "survie" sont devenus les mêmes.
Le temps qu'il fait sera bientôt pratiquement la seule caractéristique qui différenciera une activité d'une autre. Il est logique, en 2016, que ceux qui en dépendent excipent de cette particularité pour bénéficier d'un statut spécial.
Votre "paysan" est minoritaire au sein d'une minorité, mon bon GG....
Rédigé par : Arthourr | 30 septembre 2016 à 23:40
Perso, j'adore ce qu'avait dit Darwin : (excusez l'approximation) mais c'est du style : "s'adapter ou crever".
Chaque année, il y a environ 50 000 à 60 000 entreprises qui déposent leur bilan.. bon pour certaines c'est bien sûrement de leur fait et de leur gestion calamiteuse, mais qui pourrait dire que ce soit le cas pour la majorité d'entre elles (je ne parle pas d'auto-entrepreneurs mais de sociétés enregistrées au registre du commerce).
Petit rappel de la doctrine (mais ça c'était avaant) :
Je veux créer quelque chose (agriculture, commerce local, commerce international, en résumé toute activité dont je pense que je vais pouvoir faire sinon un gros profit, du moins en vivre)
Au début, j'ai rien, donc j'investis mes sous, j'hypothèque ma baraque, j'emprunte auprès des banques et je demande à ma femme de me donner un coup de main... OK.
.. j'espère que ça va marcher pour trouver des fonds...
La politique :
Ma boîte marche pas, je me suis planté, je perds tout, ma baraque, éventuellement ma femme, et comme je me suis "lancé" en indépendant, j'ai droit à quedalle, pas de chômage.. rien, nada.
Question 1) Pourquoi en serait il différent pour les agriculteurs ?... ils font pareil ils investissent dans quelque chose qu'ils espèrent être rentable et pouvoir en vivre non ? Ils ne font pas ça par grandeur d'âme pour le bien de tous. Ils font, comme tout créateur d'entreprise, un pari sur l'avenir.
Bah, si la culture ne produit pas suffisamment, eh ben tu fais comme tout le monde mon coco, tu plies les gaules et tu fais autre chose, et ton capital investi, tu fais aussi comme les autres, tu le perds.. et tu dis bonjours à tes 50000 collègues, bienvenue au club des loosers.
Heureusement il reste des cas favorables, vous montez votre boîte , agricole ou pas (bio, spécialisée dans le lin ou dans la lavande) dans une start-up qui fait de l'imprimerie 3d, ou dans la comm, les merdias ou la pub et ça marche, (teepee, leechee par exemple) vous commencez à VIVRE DE VOTRE IDEE et de VOS ACIONS et même, quelle horreur, à faire des bénefs.
question 2) Que se passe-t-il pour les investisseurs qui ont risqué leur blé, leur maison enfin qui ont mis leur main dans la broyeuse ?
Vous connaissez comme moi la réponse, donc je ne détaillerai pas...
En résumé, dans un cas comme dans l'autre, sauf exception vous êtes niqués.
Si votre boite se plante tant pis pour vous
Si votre boite va bien l'Etat vous pique presque tout, sauf à être une multinationale avec avocats etc.
Personnellement j'ai investi dans une société française qui fait du caviar en Dordogne (la société Huso), je l'ai fait car j'ai vu comment ils faisaient leur produit et leur recherche sur le NKP (no kill project) permettant d'extraire les oeufs des femelles d'esturgeons sans les tuer, en plus, je peux bénéficier de tarifs préférenciels (NB : je peux vous en faire profiter si vous voulez.. je suis actionnaire de la boîte)... contactez moi si vous voulez via le GG si ça peut vous intéresser ! Le caviar et dérivés c'est vraiment trop bon, la marque c'est Caviar de Neuvic, en vente chez les Fauchon et Hédiard, je peux vous l'avoir à -20 ou -30% ça sera pour moi un plaisir.
Enfin bref, j'ai misé "à fond perdu", un peu par sentiment : boîte française respectueuse de l'environnement, besoin de fond pour mettre en place son projet, mais bon :
si la boîte marche et que dans 10 ans je revends mes parts, je serai taxé à environ 75% sur mes plus values,
si la boîte coule, et bien j'aurai tout perdu (ce que bien évidemment je suis prêt à assumer en tant qu'investisseur.. mais dans ce cas, pourquoi serais-ce différent pour un agriculteur ??)
Et après on s'étonne (de plus en plus) qu'il n'y ait pas pléthore de personnes qui veulent investir dans les entreprises françaises.
Une fois de plus dans ces histoires, y a des boîtes qui coulent sans rien dire, et il y a des boîtes qui devraient couler, mais qui ne se remettent pas en cause, et disent : JE VEUX VIVRE MEME SI JE SUIS NUL ET J'EN AI LES MOYENS CAR AVEC MES TRACTEURS JE PEUX FAIRE CHIER TOUT LE MONDE !!
C'est toute la politique d'investissement qui doit être remise en cause...Comment voulez vous inciter les investisseurs avec la politique suivante :
Tu investis, tu rates, t'es niqué tu perds tout
Tu investis, tu gagne, l'état t'en prends 75%
Trouvez l'erreur.
Bon, désolé GG pour ma pub (supprime si tu veux l'aspect pub), mais si vous voulez du Caviar de Neuvic pour Noël ou pour le réveillon par exemple, ça sera avec plaisir que je pourrai vous en faire venir avec le prix "investisseur", c'est totalement désintéressé de ma part.
NB, ça marche pas pour Dominique, ils ne livrent pas au Burkina faso!
Rédigé par : Michel Bernard | 01 octobre 2016 à 02:17