L'actualité de la semaine fut plutôt sylvestre : un Sapin et un Buisson.
Le premier, prénommé Michel, s'est dévoué pour confirmer que la république exemplaire promise par son vieux camarade Hollande n'était qu'une foutaise parmi d'autres, un attrape-électeur-couillon, de même nature que la courbe du chôme ou 'mon seul adversaire c'est la finance'. Voir Billet "ça pue le Sapin" du 30 septembre.
Le second, prénommé Patrick, a passé la semaine à dire dans les micros qu'il ne fallait surtout pas, plus jamais voter pour Sarkozy, dont il déclare dans Valeurs actuelles N° 4166 du 29.09.2016 :
"Cet homme n'a pour conviction que son intérêt du moment. Et comme son intérêt change, il passe son temps à changer d'idée, en y mettant toute la force de ses sincérités successives. C'est un trader de la politique qui pratique des allers et retours spéculatifs et cherche à maximiser son profit dans un minimum de temps. Fregoli auprès de lui est un amateur. Sarkozy aura été successivement contre et pour le mariage gay, favorable au vote des étrangers en 2003, puis hostile, en 2012, adepte du financement public des mosquées jusqu'à ce qu'il le combatte farouchement, chantre de l'identité nationale et apôtre du métissage. Et je ne parle pas du gaz de schiste !"
"Pour lui, la politique est un enjeu essentiellement narratif (le storytelling : après le Kärcher, les Gaulois) dans lequel dire c'est faire. Ou plus exactement faire croire. Le volontarisme sarkozyen est un moteur à deux temps : il fonctionne au mélange d'un discours dur et d'une pratique molle. Voire d'une absence totale de pratique."
"A mi-mandat, le procédé consistait à exploiter, à la faveur d'un fait divers, l'émotion populaire en empilant les unes sur les autres des lois. Ces lois restaient lettre morte. Cette stratégie n'était plus perçue que pour ce qu'elle était : un artifice de communication. Jamais le nombre d'entrées régulières et irrégulières d'immigrés n'aura été aussi élevé que sous le mandat de Nicolas Sarkozy ! On a régularisé à tour de bras ! mais dans le plus grand secret. Plus que sous Jospin - je donne les chiffres dans mon livre - mais sans la publicité et la polémique qu'avait suscitées, à l'époque, la circulaire Chevènement."
"Tout le pari de Sarkozy repose sur l'idée que l'électorat français de droite est toujours le plus bête du monde et aspire à le rester. Croire que, élu contre Marine Le Pen, avec comme premier ministre François Baroin, le déconstructeur de crèches, Nicolas Sarkozy fera une politique de droite relève soit d'une insondable bêtise, soit d'une extrême candeur, l'une n'étant d'ailleurs pas exclusive de l'autre. Le pire pour la droite en 2017, ce ne serait pas de perdre : ce serait d'être une nouvelle fois cocue."
"Nicolas Sarkozy au nom de la modernité et François Hollande au nom de la normalité ont prodigieusement accéléré le processus de sécularisation du pouvoir. Ils l'ont dépouillé de son armature symbolique, protocolaire et rituelle. De cette dérive, amorcée après le départ du général de Gaulle, le narcissisme de Sarkozy d'un côté, et le bonhommisme de Hollande de l'autre auront été l'aboutissement. Pire encore, l'un et l'autre auront revendiqué, chacun à sa manière, cette logique de l'abaissement. Absorbés par le jubilé permanent de leur propre personne. Nous sommes sortis de l'âge des dieux et des hommes d'état pour entrer dans le monde des nains politiques. En affichant ou en laissant transparaître le spectacle d'une double jouissance - celle de leur intimité et celle de leur pouvoir -, ils ont transformé la présidence en un exercice de développement personnel. En une incontinence du moi au terme de laquelle l'homme l'emporte sur la fonction. Or les Français ne veulent ni d'un ludion narcissique aux Ray Ban d'aviateur, ni d'un Félix Faure en scooter en butte, à minuit, au démon de midi. Ils attendent du chef de l'état que celui-ci, comme ce fut le cas en d'autres temps, se mette tout entier au service du bien commun et d'une cause qui le dépasse."
J'ai retenu la chanson de Brassens "Le testament" parce que dès le début il parle de sapin et de 'buissonnière". Quoi, tiré par les cheveux ? Quoi, tiré par les cheveux ? Sarkozy ne marche-t-il pas vers sa tombe politique buissonnière ? Ce que ne dit pas Patrick Buisson, c'est que s'il pousse Sarkozy dans la tombe il va nous fourguer Alain Juppé qui, lui non plus, ne fera surtout pas une politique de droite.
Je serai triste comme un saule
Quand le Dieu qui partout me suit
Me dira, la main sur l'épaule
"Va-t'en voir là-haut si j'y suis"
Alors, du ciel et de la terre
Il me faudra faire mon deuil
Est-il encor debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil
S'il faut aller au cimetière
J'prendrai le chemin le plus long
J'ferai la tombe buissonnière
J'quitterai la vie à reculons
Tant pis si les croqu'-morts me grondent
Tant pis s'ils me croient fou à lier
Je veux partir pour l'autre monde
Par le chemin des écoliers
Super choix de MP3, je ne me souvenais pas de cette chanson et je me rend compte à nouveau à quel point Brassens, c'est beau !
Rédigé par : Michel Bernard | 02 octobre 2016 à 11:07
Test-amant ? Qui veut se prêter au jeu ?
Rédigé par : Lilith | 02 octobre 2016 à 12:11
Abonné à Valeurs Actuelles,remercions GG d'avoir extrait dans ce billet les phrases les plus percutantes de Patrick Buisson de l'article de VA.Que l'on aime ou pas le bonhomme,il faut lui reconnaître une plume brillante et bien aiguisée dont Sarkozy ne devrait pas sortir indemne.La portée morale est une toute autre histoire.
Rédigé par : jean-marc | 02 octobre 2016 à 14:32
Le traitre de mon traitre est mon ami,
Je pense qu'il a pris sa dose létale, vous connaissez mon avis sur Sarkome, que je ne vous remets pas ici et je fais comme avec J.Cahuzac, je ne tirerai pas sur l'ambulance.
Perso, je lui souhaite tout le bonheur possible, il a une belle femme, de l'argent, une Rolex, et à priori la Santé, alors je te souhaite bon vent Sarkome !
Rédigé par : Michel Bernard | 02 octobre 2016 à 16:02
Le processus de sécularisation du pouvoir ?
J'ignorais que le président de la république, le premier ministre, le maire adjoint de Sucy-en-Brie chargé des ordures ménagères et de chiens errants, étaient des dirigeants d'essence divine.
J'ai dû louper un truc. Y'a un paragraphe que j'ai dû manquer dans la constitution, dans le code électoral ou dans un texte de ce genre.
Voyez-vous, tant que les Français s'obstineront à vouloir être gouvernés par des dieux, eh bien ils auront des démagogues qui leur diront qu'ils en sont.
Patrick Buisson, comme à peu près la totalité des Français, fait la preuve ici qu'il réclame ce qu'il prétend condamner. Il mérite Sarkozy, Buisson. Il mérite Hollande, Mélenchon, Le Pen, Montebourg, Bayrou, Philippe de Villiers, Dupont-Aignan...
Il y a une seule solution à cette malédiction, c'est le libéralisme. Tant que les Français ne comprendront pas que la démocratie libérale est le seul régime qui permet de tenir compte de la faiblesse humaine, eh bien ils auront des pipoteurs à leur tête, et après ils se plaindront d'être dirigés par des pipoteurs, et après ils appelleront d'autres pipoteurs pour remplacer les pipoteurs d'avant. Et ils râleront encore.
D'ailleurs, j'espère que Buisson s'excuse, dans son livre. Parce qu'il a fortement contribué à porter Sarzkoy au pouvoir, non ?
Buisson est la preuve de la justesse de ce que j'avance.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 03 octobre 2016 à 15:06
Je n'avais même pas vu qu'il avait osé écrire ça :
Nous sommes sortis de l'âge des dieux et des hommes d'état pour entrer dans le monde des nains politiques.
Je ne croyais pas si bien dire. On hallucine, quand même. Ce type écrit noir sur blanc que les hommes politiques devraient être des dieux, et pire encore, qu'ils l'ont été par le passé.
Mais c'est qui, ce type ? Il a fait l'école chez Najat Vallaud-Belkacem ? Il lui est arrivé d'ouvrir un livre, dans sa vie ? Qui c'est tous ces gens qui s'imaginent que l'histoire du monde se réduit à Hollande, Sarkozy et de Gaulle, et que de Gaulle était un dieu ? Et que tout allait bien en France du temps de de Gaulle, et que tout le monde était content ?
De Gaulle, c'est le président français qui a été victime du plus grand nombre de tentatives d'assassinat ! C'est effrayant, cette façon de trafiquer l'histoire pour la remplacer par des fantasmes...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 04 octobre 2016 à 01:22
J'ajoute que de Gaulle serait probablement scandalisé qu'on le considère comme un dieu vivant, ou que l'on prétende que le chef de l'Etat français doit être d'essence divine.
De Gaulle était un catholique convaincu et pratiquant, ce qui est bien entendu incompatible avec ce genre d'élucubrations païennes et magiques, caractéristiques d'un pays en pleine décadence morale et spirituelle.
De Gaulle était très bien placé pour savoir ce que c'est que le pouvoir, lui qui a eu tant de difficultés à imposer le sien ; et pour savoir que c'est une chose profondément humaine, justement, et pas du tout divine.
Mais c'est assez russe, en revanche, comme idée. L'Eglise russe a été, depuis toujours, profondément liée au pouvoir politique, et c'est souvent elle qui l'a fait. Tandis que les dirigeants russes se sont servis de la religion depuis les origines, de façon tout à fait cynique et peu spirituelle, pour établir leur domination.
En sorte que l'orthodoxie russe n'a pas grand'chose de chrétien.
Cette ressemblance supplémentaire entre la Russie et la France contemporaine montre bien que la décadence de notre pays s'accompagne d'un ensauvagement. Eriger la Russie en modèle, ce n'est pas se rapprocher des valeurs chrétiennes, c'est le contraire. C'est piétiner tout ce qui a fait la civilisation qui est la nôtre.
Les Russes, par rapport à nous, sont des barbares. C'est à dire qu'ils font partie d'une civilisation complètement différente. Samuel Huntington l'avait dit il y a des années, avant même l'arrivée au pouvoir de Poutine ; cela se confirme.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 04 octobre 2016 à 15:26
@@ Robert,
Vous ne me lirez peut être pas, mais peu importe, car le blog défile et nous sommes loin maintenant de l'actualité pricipale, à savoir le vol des bijoux de cette magnifique femme.
Sachez que bien que nous soyons souvent en désaccord, sur ce que vous dites là, je vous approuve.
Bien sûr, il ne faut pas espérer mettre "Dieu" au pouvoir.. existe t il d'abord ? et un Saint non plus ! (même le pape) l'accès au pouvoir ne s'accorde sûrement ni à l'un ni à l'autre.
Je ne pense pas du tout que les électeurs veuillent placer un "Dieu" au pouvoir, mais je dirais plutôt un "Capitaine" pour faire référence à la navigation : OUI : UN CAP, UN OBJECTIF, sans même parler (quelle horreur !!) d'un idéal
Mais évidemment , même un Capitaine peut se planter : celui qui a mis le Titanic sur l'iceberg, et le Commandant DEGE qui a vautré son bateau sur le "banc des couillons"... voir infra
Moi je respecte un Capitaine, même s'il se plante, c'est le "seul maître à bord... dirons nous après Dieu, s'il existe".
Pour résumer, je ne cherche pas un Dieu à mettre au pouvoir, mais un Capitaine, qui ne louvoiera qu'en cas de nécessité tout en reprenant son cap dès que possible.
Je n'ai jamais vu de Dieu dans nos dirigeants, et je ne souhaite pas qu'il y en ait, mais De Gaulle était un Capitaine, il savait conduire le Navire France, même si son cap n'était pas le mien, je ne reviendrai pas ici sur sa politique, c'est pour ça que je dirais que je ne suis pas un Gaulliste, mais plutôt Gaullien, au sens que quelque soit le cap annoncé, il doit être tenu autant que se peut dans la mesure du possible, bien entendu.
Or depuis 30 ans, avez vous vu un Capitaine sur le Navire France ???
Peut-être le dernier à été le Mythe errant.
Bien évidemment, le Capitaine étant le seul maître à bord (une fois de plus après Dieu s'il existe) il est SOUVERAIN.. en gros il essaye de faire ce qu'il y a de mieux pour son équipage et pour son bateau.
Il n'est pas question de mettre un Dieu au pouvoir, mais simplement d'y mettre un Capitaine, responsable de la conduite du pays, et comme à une certaine époque dépassée, si le bateau coule, le capitaine meurt avec son Navire.
Mais je vois que je suis bourré et que je raconte n'importe quoi, comme d'hab...
Rédigé par : Michel Bernard | 05 octobre 2016 à 03:54
Dites Capt'aine faudrait voir à moins forcer sur le café (et le jaja). 3h54 du mat' c'est pas très catholique ça pour gloser, alors que les honnêtes gens dorment.
Rédigé par : Zora la Rousse | 05 octobre 2016 à 14:05
@@ Zora
Zut , j'avais pas vu que c'était horodaté, alors pour me faire pardonner :
https://www.youtube.com/watch?v=XcYng3TGq9E
Rédigé par : Michel Bernard | 05 octobre 2016 à 16:40
Merci doux Messire...
https://www.youtube.com/watch?v=iYsCwNru3eo
Rédigé par : Zora la Rousse | 05 octobre 2016 à 20:59