Ce vendredi 27.01 l'ex-directeur de La Revue des Deux Mondes, Michel Crépu, a été entendu à l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre, dans le cadre de l'enquête sur des soupçons d'emploi fictif de l'épouse de François Fillon. L'hebdomadaire (de gauche) Marianne vient de publier le seul résultat visible et connu à ce jour du travail pour La Revue des Deux Mondes accompli par Mme Penelope Fillon (alias Pauline Camille) en échange de 100 000 euros de salaire brut.
Il s'agit de deux notes de lecture dont on peut voir ci-après la teneur... et l'ampleur ! Soupesez-moi ça : 50 000 euros/pièce.
Marianne affirme que Mme Fillon aurait été rémunérée 5 000 euros bruts pendant 20 mois.
Pour mettre en perspective ce que ces émoluments représentent pour une entreprise, il faut rappeler que l'on estime qu'un salaire brut coûte +45% à l'employeur : donc au total ici 145 000 euros. Il faut dire aussi que la société Revue des Deux Mondes a publié un chiffre d'affaires de 427 400 euros pour l'année 2015. Cette collaboration se serait étendue de mai 2012 à décembre 2013, je ne connais pas le CA de La Revue ces années-là, mais on peut raisonnablement penser qu'un salarié coûtant 87 000 euros par an à une TPE de cette modeste dimension ne devrait pas passer inaperçu ni être improductif. Pourtant, son directeur à cette époque, Michel Crépu, a déclaré au Canard enchaîné : Elle "a bien signé deux ou peut-être trois notes de lecture", mais "à aucun moment (...) je n'ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire".
Une autre façon de mettre cette rémunération mirobolante en perspective passe par un rappel de ce que gagne un journaliste "pigiste". On appelle "pigiste" un journaliste rémunéré à la tâche (par exemple au nombre de caractères ou de pages pour un rédacteur, à la durée dans l'audiovisuel). Depuis le 01.08.2014, les entreprises adhérentes à la FNPS (Fédération Nationale de la Presse d’information Spécialisée) se sont engagées à rémunérer leurs pigistes au minimum à 42 € le feuillet (de 1 500 signes) pour les titres diffusant moins de 5 000 exemplaires et à 45 € le feuillet pour les titres diffusés à plus de 5 000 exemplaires. La Revue des Deux Mondes a un tirage de 8 000 ex (tous les deux mois). Comment visualiser un feuillet de 1 500 signes (et non "caractères") ? Par exemple, la partie de cette Note allant des premiers mots "Ce vendredi" à la fin du paragraphe se terminant par "travail de conseiller littéraire" compte 1 609 "signes", ce que le logiciel Word appelle "caractères, espaces compris".
Vous auriez pu préciser que cette revue tire à HUIT MILLE exemplaires ! (source wiki)
Rédigé par : OTOOSAN | 27 janvier 2017 à 16:09
Avec une faute dans la première note (qui doit faire une dizaine de lignes": "pour illustre" au lieu de "pour illustrer".
Rédigé par : lenonce | 27 janvier 2017 à 17:28
p'tain ça fait quand même cher la ligne.
Pour ma part, désolé de mon inculture, c'est la première fois que j'entends parler de cette revue ; très probablement de bien trop haute tenue pour moi.
Mais bon il paraît que son dirigeant (sous réserve), à été décoré par FF au grade de grand croix de la légion d'honneur.. l'honneur de FF sûrement.
Petits arrangements entre grands amis de la finance, c'est parfait !
Rédigé par : Michel Bernard | 27 janvier 2017 à 18:54
Il reste quand même 2 fautes dans la 1ère note, j'espère que le correcteur n'a pas été payé trop cher (illustre au lieu de illustrer, et on dit le théâtre nô, pas le théâtre du nô)
Rédigé par : porcoleader | 28 janvier 2017 à 14:46
Est-ce que la Revue des deux Mondes touche des subventions étatiques ?
Si oui, l'emploi de Pénélope Fuyons ne serait qu'un juste retour d'ascenseur.
Rédigé par : Dame Ginette | 28 janvier 2017 à 18:32