
Dimanche soir 24 mai, je me suis installé devant ARTE pour regarder "Le dernier train de Gun Hill", film de John Sturges avec Kirk Douglas en Anthony Qinn.
A la place ils avaient programmé LES CHOSES DE LA VIE, film de Claude Sautet avec Michel Piccoli et Romy Schneider.
Je suis resté, "pour voir un peu". Gros succès en 1970, navet en 2020. Les années soixante-dix, c'était encore une époque où les hommes fumaient pour faire viril et où les femmes fumaient pour montrer leur émancipation, c'est-à dire leurs efforts victorieux pour ressembler aux hommes. Moyennant quoi vous avez un film dans lequel à partir de la première séquence et pour une durée d'environ une heure TOUT LE MONDE FUME cigarette sur cigarette.
Piccoli se prend carrément pour une locomotive à vapeur, sachant déjà avec cinquante ans d'avance qu'un soir sur ARTE il allait remplacer le dernier train de Gun Hill. Il fume au lit, au bistrot, au boulot, au petit déjeuner à la maison, au dîner au resto, au volant de son automobile en roulant à tombeau ouvert vers son accident.
Les autres tout autour pétunent à qui mieux mieux : l'épouse (Léa Massari), le fils (Gérard Lartigau), la maîtresse (Romy Schneider), le meilleur ami (Jean Bouise) et bien d'autres encore... des clopes, des clopes, des clopes... même les témoins de l'accident de la route fatal se précipitent clope au bec au secours du conducteur... et enfin même l'automobile de Piccoli se joint à la fête en se décidant à partir en fumée au pied d'un pommier !
Pour le reste, LES CHOSES DE LA VIE m'est apparu comme un film affreusement daté. Les choses de la vie des personnages se résument à prévoir les vacances d'été (bien sûr à l'île de Ré), supporter un mari cavaleur, supporter un père absent, prêter des sous à un père à la ramasse, acheter un meuble ancien aux enchères, hésiter entre deux femmes... ça semble remplir leurs vies.