Voici des extraits d'un article signé Carlos Martinez paru sur "contrepoints.org" le 18/07/2022.
Dans son livre "Anarchie, État et Utopie" (en vente sur Amazon), Robert Nozick consacre un chapitre intitulé « Le conte de l’esclave » aux neuf phases de l’esclavage, des plus restrictives aux plus libératrices. (...) La prétention de cet essai n’est rien d’autre que d’exposer comment l’argument de Nozick, bien que controversé, est pertinent pour expliquer les conditions de vie anormales des Cubains.
(...) L’asservissement discret de Cuba est illustré par l’environnement économique des travailleurs.
Selon Bloomberg, l’inflation à Cuba a atteint 71 % en 2021 dans le cadre des réformes visant à éliminer la dualité monétaire. Ce chiffre prend tout son sens si le lecteur part du principe que l’inflation est une forme d’impôt. Lorsque le gouvernement cubain paie ses citoyens en imprimant de la monnaie au lieu d’utiliser une monnaie saine et des bénéfices réels, l’État prélève des impôts supplémentaires sur ses citoyens. Personne ne peut couvrir ses dépenses lorsque 71 % de son revenu sont confisqués par des planificateurs centraux et des fonctionnaires corrompus. Après que la monnaie a subi une dévaluation, il ne reste plus grand-chose.
De même, les « tiendas moneda libremente convertible« , ou magasins à monnaie librement convertible, jouent un rôle prépondérant dans la discrimination des citoyens. Selon Reuters, l’économiste David Pajon, basé à Cuba, a déclaré que ces magasins sont une source d’inégalité. Pour replacer les choses dans leur contexte, seules les personnes disposant de devises étrangères peuvent faire leurs courses dans ces magasins. Donc, seuls les Cubains ayant des parents en dehors du pays qui leur envoient de l’argent peuvent y faire des achats. En outre, alors que le gouvernement promeut des politiques visant à aider les moins fortunés, il ouvre des magasins inaccessibles aux travailleurs ordinaires. Ce plan machiavélique engendre une hiérarchie dans laquelle ceux qui ont de la famille à l’étranger sont privilégiés, tandis que les autres sont laissés pour compte.
Les Cubains ne peuvent même pas se plaindre de ces disparités économiques car la liberté d’expression est restreinte. L’élite menace constamment ceux qui expriment leurs avis sur les médias sociaux, et le gouvernement a déclaré que seuls les journalistes autorisés ont le droit de couvrir l’actualité sur l’île.
(...) Ceux qui, à Cuba, tentent d’établir une presse libre se heurtent à des obstacles internes importants, notamment le manque de fournitures rudimentaires, comme des stylos et des cahiers, des ressources financières inadéquates, et pratiquement aucune exposition au fonctionnement des médias indépendants.
(...) L’agence de sécurité nationale de l’État suit à la trace tous les lieux, réunions et actions des dissidents, un peu à la manière de Big Brother dans 1984. Pour plomber davantage le moral du lecteur à ce sujet, les dissidents sont toujours arrêtés selon des interprétations subjectives de ce que l’agence considère anti-patriotique.
(...) Une question se pose donc maintenant : comment guérir Cuba de la tyrannie putrescente qu’elle subit ?
José Martí, héros national de Cuba, a dit : « La liberté est le droit de tout homme, d’être honnête, de penser et de parler sans hypocrisie ».