J'avais déjà republié une fois, dans un billet d'avril 2011 ici, cet article de l'auteur du fameux "Camp des Saints", Jean Raspail. Je le re-vois re-re-re-re-publié par l'excellent Alexandre Koltchak ce 2 février sur Facebook.
J'ai cesser d'écrire ici depuis environ deux semaines, dans une indifférence quasi générale qui ne me choque ni ne m'attriste mais qui, au contraire, ne pourrait que renforcer l'état d'esprit dans lequel je me suis trouvé plongé en ce début d'année 2018, que je peux aisément résumer à la manière de Gainsbourg, en trois mots : "à quoi bon ?".
En vérifiant que j'avais bien déjà mis en ligne l'article de 2004 de Jean Raspail, je suis tombé sur mon commentaire de 2011, qui disait que depuis le début de blog à GG en 2005 jusqu'au billet d'avril 2011, moi aussi, à ma minuscule échelle d'influence, j'avais eu beau avertir, mettre en garde, crier 'au feu'... rien n'avait changé dans la marche de notre civilisation euro-occidentale vers l'abîme. Au contraire ! Et entre 2011 et aujourd'hui en 2018 tout a continué de la même façon, en empirant. A quoi bon bloguer? Pour dissuader les Français de voter Hollande, puis les dissuader de voter Macron ? Depuis avril 2011 nous avons vu les effets.
Mon commentaire d'accompagnement d'avril 2001 vient à la suite de la tribune de 2004 de Jean Raspail LA FRANCE TRAHIE PAR LA RÉPUBLIQUE, que voici :
LA PATRIE TRAHIE PAR LA RÉPUBLIQUE
J'ai tourné autour de ce thème comme un maître-chien mis en présence d'un colis piégé. Difficile de l'aborder de front sans qu'il vous explose à la figure. Il y a péril de mort civile. C'est pourtant l'interrogation capitale. J'ai hésité. D'autant plus qu'en 1973, en publiant Le Camp des saints, j'ai déjà à peu près tout dit là-dessus. Je n'ai pas grand-chose à ajouter, sinon que je crois que les carottes sont cuites.
Car je suis persuadé que notre destin de Français est scellé, parce qu'« ils sont chez eux chez moi » (Mitterrand), au sein d'une « Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes » (Chirac), parce que la situation est irréversible jusqu'au basculement définitif des années 2050 qui verra les « Français de souche » se compter seulement la moitié la plus âgée de la population du pays, le reste étant composé d'Africains, Maghrébins ou Noirs et d'Asiatiques de toutes provenances issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec forte dominante de l'islam, djihadistes et fondamentalistes compris, cette danse-là ne faisant que commencer.
La France n'est pas seule concernée. Toute l'Europe marche à la mort. Les avertissements ne manquent pas rapport de l'ONU (qui s'en réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques Dupâquier, notamment , mais ils sont systématiquement occultés et l'Ined pousse à la désinformation. Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le krach démographique de l'Europe des Quinze est l'un des phénomènes les plus sidérants de notre époque. Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l'incurie des « gouvernances » et qu'il lui faudra affronter dans son âge d'homme...
Sans compter que les « Français de souche », matraqués par le tam-tam lancinant des droits de l'homme, de « l'accueil à l'autre », du « partage » cher à nos évêques, etc., encadrés par tout un arsenal répressif de lois dites « antiracistes », conditionnés dès la petite enfance au « métissage » culturel et comportemental, aux impératifs de la « France plurielle » et à toutes les dérives de l'antique charité chrétienne, n'auront plus d'autre ressource que de baisser les frais et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule « citoyen » du Français de 2050. Ne désespérons tout de même pas. Assurément, il subsistera ce qu'on appelle en ethnologie des isolats, de puissantes minorités, peut-être une quinzaine de millions de Français et pas nécessairement tous de race blanche qui parleront encore notre langue dans son intégrité à peu près sauvée et s'obstineront à rester imprégnés de notre culture et de notre histoire telles qu'elles nous ont été transmises de génération en génération. Cela ne leur sera pas facile.
Face aux différentes « communautés » qu'on voit se former dès aujourd'hui sur les ruines de l'intégration (ou plutôt sur son inversion progressive : c'est nous qu'on intègre à « l'autre », à présent, et plus le contraire) et qui en 2050 seront définitivement et sans doute institutionnellement installées, il s'agira en quelque sorte je cherche un terme approprié d'une communauté de la pérennité française. Celle-ci s'appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de survie, ses écoles, ses réseaux parallèles de solidarité, peut-être même ses zones géographiques, ses portions de territoire, ses quartiers, voire ses places de sûreté et, pourquoi pas, sa foi chrétienne, et catholique avec un peu de chance si ce ciment-là tient encore.
Cela ne plaira pas. Le clash surviendra un moment ou l'autre. Quelque chose comme l'élimination des koulaks par des moyens légaux appropriés. Et ensuite ?Ensuite la France ne sera plus peuplée, toutes origines confondues, que par des bernard-l'ermite qui vivront dans des coquilles abandonnées par les représentants d'une espèce à jamais disparue qui s'appelait l'espèce française et n'annonçait en rien, par on ne sait quelle métamorphose génétique, celle qui dans la seconde moitié de ce siècle se sera affublée de ce nom. Ce processus est déjà amorcé.
Il existe une seconde hypothèse que je ne saurais formuler autrement qu'en privé et qui nécessiterait auparavant que je consultasse mon avocat, c'est que les derniers isolats résistent jusqu'à s'engager dans une sorte de reconquista sans doute différente de l'espagnole mais s'inspirant des mêmes motifs. Il y aurait un roman périlleux à écrire là-dessus. Ce n'est pas moi qui m'en chargerai, j'ai déjà donné. Son auteur n'est probablement pas encore né, mais ce livre verra le jour à point nommé, j'en suis sûr...
Ce que je ne parviens pas à comprendre et qui me plonge dans un abîme de perplexité navrée, c'est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d'hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n'ose dire cyniquement, à l'immolation d'une certaine France (évitons le qualificatif d'éternelle qui révulse les belles consciences) sur l'autel de l'humanisme utopique exacerbé. Je me pose la même question à propos de toutes ces associations omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela, et toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l'Etat (éducation, magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces « intelligents » qui jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l'organisme encore sain de la nation française.
Même si je peux, à la limite, les créditer d'une part de sincérité, il m'arrive d'avoir de la peine à admettre que ce sont mes compatriotes. Je sens poindre le mot renégat, mais il y a une autre explication : ils confondent la France avec la République. Les « valeurs républicaines » se déclinent à l'infini, on le sait jusqu'à la satiété, mais sans jamais de référence à la France. Or la France est d'abord une patrie charnelle. En revanche, la République, qui n'est qu'une forme de gouvernement, est synonyme pour eux d'idéologie, idéologie avec un grand « I », l'idéologie majeure. Il me semble, en quelque sorte, qu'ils trahissent la première pour la seconde.
Parmi le flot de références que j'accumule en épais dossiers à l'appui de ce bilan, en voici une qui sous des dehors bon enfant éclaire bien l'étendue des dégâts. Elle est extraite d'un discours de Laurent Fabius au congrès socialiste de Dijon, le 17 mai 2003 : « Quand la Marianne de nos mairies prendra le beau visage d'une jeune Française issue de l'immigration, ce jour-là la France aura franchi un pas en faisant vivre pleinement les valeurs de la République... »
Puisque nous en sommes aux citations, en voici deux, pour conclure : « Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée constitué par les millions d'êtres humains qui partiront un jour de la partie méridionale et pauvre du monde, pour faire irruption dans les espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional, en quête de survie. » (Président Boumediene, mars 1974.)
Et celle-là, tirée du XXe chant de l'Apocalypse : « Le temps des mille ans s'achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée. »
Jean RASPAIL
Le Figaro n° 18619 du jeudi 17 juin 2004
COMMENTAIRE ACCOMPAGNANT CETTE PUBLICATION ICI EN AVRIL 2001 :
Je tombe sur cet article en mars 2011. Je ne l'avais jamais vu auparavant. Je me rends compte qu'il reflète ce que je pense et dit, re-dit et ressasse ici depuis l'ouverture de ce blog en mai 2005. Ainsi, un an avant, c'était publié, et avec talent cette fois. "... je suis persuadé que notre destin de Français est scellé... parce que la situation est irréversible". Moi aussi. Mais comme suggérait quelqu'un ici naguère : pourquoi continuer à taper sur les mêmes bidons ? Ce qu'a écrit Jean Raspail en 2004 - et même dès l'année 1973 dans son roman "Le camp des saints" - n'a rien modifié du cours des choses, bien au contraire, puisque l'on a vu à quel point la situation s'est aggravée sur six ans d'observation, 2005-2011 (viande hallal et suppression du porc dans les écoles, financement des mosquées, rues barrées pour la prière musulmane, etc.).
Trouvé en exergue du site de Jean Raspail :
« Quand on représente une cause (presque) perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l'on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n'assiège plus parce que la vie s'en est allée. »
Pour illustrer le propos de Dââme Boutin, et des hautes préoccupations actuelles de nos élus, prenons un exemple concret :
"Hé Mamzelle, tu suces ?"
Dans quels cas cette rude apostrophe sera t-elle passible des tribunaux républicains Modèle 2017, et dans quels cas ressortira t-elle d'une "grivoiserie", possiblement culturelle, tolérable et bénigne ?
REPONSE de GG :
Par prudence, pour préparer ta défense devant la Justice, je propose une ruse de Sioux : tiens une sucette à la main, par exemple une de la marque Pierrot Gourmand dont je raffolais quand j'étais petit. Existe encore ? Tu ne montreras ta sucette Pierrot Gourmand que si la nana rejette ton offre, et avec un peu de chance elle éclatera de rire et te suivra ensuite dans ta chambrette pour faire sucette à quéquette.